Des contre-attaques pour dégager Bakhmout où résiste encore un ultime réduit

Des contre-attaques pour dégager Bakhmout où résiste encore un ultime réduit

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par Philippe Chapleau – Lignes de défense – publié le 18 mai 2023

https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/


Evgueni Prigojine, le patron des mercenaires russes de Wagner, aura-t-il enfin sa victoire ? Mardi, il a assuré que « les unités de Wagner ont avancé de 200 mètres » et que « seul 1,46 kilomètre carré reste sous contrôle ennemi à Bakhmout ». Effectivement, les forces ukrainiennes ne tiennent plus qu’un ultime réduit en lisière sud-ouest de la ville en ruines.

Mais, « ces derniers jours, nos troupes ont libéré environ 20 kilomètres carrés au nord et au sud » de Bakhmout, a confirmé, mardi, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. S’il ne s’agit pas encore de la contre-offensive très attendue que Kiev prépare depuis des mois et pour laquelle son armée a « besoin de plus de temps », selon le président Zellensky, deux contre-attaques localisées sont bien en cours.

Celle au sud de Bakhmout a permis aux Ukrainiens de stabiliser la ligne de contact au-delà de la bourgade d’Ivanivske et de reprendre l’initiative en direction d’Opytne et des agglomérations d’Andrivka et de Klishchiivka plus au sud.

Au nord de la ville, les Ukrainiens ont reconquis une zone entre Khromove et l’étang de Berkhivka. Cette avancée concerne aussi des zones tenues par les Russes un peu plus au nord.

Hier mercredi, un porte-parole ukrainien a confirmé un nouveau bond en avant. « Nous menons avec succès une opération défensive, nous contre-attaquons et aujourd’hui nos unités ont pénétré jusqu’à 500 mètres dans certaines parties du front de Bakhmout« , a déclaré le porte-parole militaire Serhi Cherevaty à la télévision ukrainienne.

Quel est l’objectif des Ukrainiens ?

En dépit de la discrétion de leurs chefs et de leur communicants, une certitude s’impose : c’est un mouvement très localisé avec des troupes peu nombreuses, mais bien équipées et disposant toutefois d’un bon soutien d’artillerie. Pour l’analyste Olivier Kempf, « une hypothèse serait que les Ukrainiens, ne tenant plus rien qui vaille dans la ville, ont décidé d’élargir les pinces de la mâchoire afin de faciliter le retrait des dernières unités présentes dans Bakhmout. » À moins que les pinces ne soient destinées à se refermer tout au nord de Bakhmout, pour couper soldats réguliers et mercenaires russes de leurs lignes arrières et pour les écraser sous le feu dans un champ de ruines dont le contrôle n’a guère d’importance.