Édouard Philippe préside le 155e anniversaire du combat héroïque de Camerone
Le 30 avril 1863, lors de l’expédition française au Mexique, trois officiers et 62 légionnaires du capitaine Danjou, assiégés dans une auberge du village de Camarón de Tejeda, résistent une journée à l’assaut de 2 000 soldats mexicains
Le 30 avril 1863, lors de l’expédition française au Mexique, trois officiers et 62 légionnaires du capitaine Danjou, assiégés dans une auberge du village de Camarón de Tejeda, résistent une journée à l’assaut de 2 000 soldats mexicains pour remplir leur mission : protéger un convoi logistique destiné à l’Armée française qui assiégeait Puebla. Mission accomplie au prix de la vie de la plupart de ces soldats, le convoi put passer ! Depuis, ce jour est célébré à la maison mère de la Légion étrangère à Aubagne ainsi que dans les garnisons du monde entier.
Cette année, pour le 155e anniversaire de ce combat héroïque, la Légion a reçu, pour la première fois, un Premier ministre. Édouard Philippe était accompagné de Florence Parly, ministre des Armées et du général, Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’Armée de terre. De part et d’autre de la voie sacrée, quelque 10 000 invités avaient pris place, dont les anciens de la Légion, de nombreuses personnalités (élus, représentants de l’État, des corps constitués) et le public. Le colonel Guillaume Dujon a présenté les troupes au général Jean Maurin, avant d’accueillir le Premier ministre. « Camerone est l’un des plus hauts faits d’armes de notre histoire militaire, a rappelé Édouard Philippe. C’est le courage, la volonté de faire face, la fidélité à la parole donnée et l’esprit de sacrifice« , a ajouté le Premier ministre. Des faits qui symbolisent à jamais les valeurs qui ont forgé la Légion : l’honneur d’accomplir coûte que coûte la mission, la fidélité au serment de n’abandonner jamais ni les blessés ni les morts, devise de la Légion. Pour lui, le corps – créé par Louis-Philippe en 1831 – a réussi « l’alchimie parfaite de près de 150 nationalités, et forgé une troupe de combattants parmi les plus réputés au monde. »
C’est la première fois que Camerone était présidé par un Premier ministre
Édouard Philippe s’est ensuite incliné devant les drapeaux qui portent, a-t-il dit, « dans leurs plis le sacrifice des 40 000 légionnaires tombés pour la France, en servant la Légion.« Le chef du gouvernement a aussi rendu hommage à tous les blessés et morts cette année. « Vos camarades touchés lors de l’attaque de leur poste à Tombouctou le 14 avril. Ceux qui sont allés au bout de leur mission, comme le caporal Bogusz Pochylski et le sergent Paiba Valverde. Je pense aussi au colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, dont l’héroïsme a sans aucun doute à voir avec l’esprit de Camerone. »
Ce sont ceux qui ont été blessés au combat et ceux qui ont secouru leurs frères d’armes, qu’Aubagne honorait aussi. Ainsi, cette année, pour le moment le plus attendu de la cérémonie, c’est un médecin, le colonel Jean-Louis Rondy, qui a porté la main du capitaine Danjou jusqu’au monument aux morts. Il était entouré de médecin, infirmier, auxiliaire sanitaire, anciens prisonniers ou blessés.
Outre la remise de décorations, le ministre a procédé à deux décrets de naturalisation. Un engagement et une fidélité au pays, salués aussi par la Patrouille de France, qui a laissé dans son sillage un long nuage bleu blanc rouge. Un grand moment d’émotion et de communion.