Le Pentagone a ouvert une enquête sur l’accident qui a coûté la vie à un soldat français au Niger
Dans le communiqué annonçant le décès, au Niger, du brigadier-chef Karim El-Arabi [2e Régiment de Hussards], le ministère des Armées a seulement précisé que le militaire avait été victime d’un accident sur la base d’Aguelal, alors qu’il n’était « pas engagé dans une activité opérationnelle ».
Plus tard, le New York Times et l’Army Times ont donné plus de détails sur ce drame. Ainsi, un membre des forces spéciales américaines a également été gravement blessé dans cet accident qui a coûté la vie au brigadier-chef El-Arabi. Il a été évacué vers l’Europe pour y être soigné.
A priori, ce militaire américain – un « béret vert » du 3e Special Forces Group – conduisait le véhicule impliqué, alors qu’il était probablement sous l’emprise de l’alcool. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé deux responsables du Pentagone au New York Times.
D’où l’ouverture d’une enquête par l’US Army pour établir les circonstances de l’accident et « vérifier » si la consommation d’alcool y « a joué un rôle ».
« Nous avons ouvert une enquête sur l’ensemble des circonstances », a en effet confirmé un responsable militaire américain auprès de l’AFP.
Si les forces spéciales américaines engagées en Afrique sont régies par « l’ordre général n°1« , lequel interdit la consommation d’alcool, le commandant Casey Osborne, le porte-parole de l’U.S. Special Operations Command-Africa, a indiqué à l’Army Times que deux boissons alcoolisées par tranche de 24 heures sont autorisées.
Par ailleurs, et d’après les sources du New York Times, après l’accident, le commandant de l’US AFRICOM, le général Thomas Waldhauser, a adressé un courrier électronique au général J. Marcus Hicks, le chef des forces spéciales américaines en Afrique pour lui faire part de ses préoccupations au sujet de l’indiscipline des troupes qui sont sous ses ordres.
Ces derniers mois, plusieurs scandales ont éclaboussé les forces spéciales américaines, comme celle de l’assassinat, au Mali, l’an passé, d’un « Béret Vert » par deux Navy SEALs et deux Marines Raiders. Ou encore celui de deux autres SEALs impliqués dans une affaire de moeurs en Somalie. Et ces entorses à « l’éthique » et au « professionnalisme » préoccupent le Congrès, qui a demandé un rapport sur ce phénomène au Pentagone.
Une semaine avant l’accident mortel du brigadier-chef El-Arabi, le chef des forces spéciales de l’US Army, le général Francis Beaudette, a diffusé un mémo dans lequel il s’inquiète de ces dérives. « Des incidents récents dans notre formation ont remis en question notre éthique et notre professionnalisme et menacent de saper la confiance que nous accordent le peuple américain et nos hauts dirigeants », a-t-il écrit.