Pour soulager les combattants débarqués, le ministère des Armées s’intéresse aux exosquelettes passifs
Un soldat engagé dans la mission interieure [MISSINT] Sentinelle part généralement en patrouille avec une vingtaine de kilos sur le dos, parfois dans des conditions météorologiques éprouvantes [grosse chaleur par exemple]. D’autant plus qu’il doivent tenir la distance.
« En considérant que les soldats patrouillent huit heures par jour, ils parcourent entre 22 et 28 kilomètres par jour. Selon le rythme adopté, ils font donc de 50 kilomètres – pour 2 jours de travail d’affilée – à 100 kilomètres à pied – pour 4 jours – avant d’entamer une phase de repos », expliquait un officier du 19e Régiment du Génie, dans une lettre du RETEX publiée par le Centre de Doctrine et d’Enseignement du Commandement.
Ces contraintes sont encore plus forte en opération extérieure. Là, un combattant débarqué peut avoir à porter plus de 40 kg de matériels, en plus de son arme et de divers équipements nécessaires à sa mission. D’où la demande d’information que vient de faire l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] auprès de l’industrie [.pdf]
En effet, l’AID s’intéresse de près aux exosquelettes dits « passifs », ou « mécaniques », c’est à dire ne comprenant pas de moteurs électriques et autres dispositifs de ce type. L’objectif est de pouvoir évaluer de tels équipements en « vue de déterminer leur bénéfice pour le combattant ».
Il s’agit ainsi de voir ce que ces exosquelettes passifs peuvent apporter pour réduire la fatigue et le risque traumatique ainsi que pour augmenter l’endurance du combattant.
« Cette demande d’information ne constitue ni un acte d’achat, ni une consultation liée à un marché public. Elle ne saurait constituer un quelconque engagement de l’Administration à lancer ultérieurement une opération sur le même objet. Réciproquement, les réponses à la DI ne constitueront pas des engagements contractuels ou précontractuels de la part de leurs auteurs », précise l’AID.
Et cette dernière d’ajouter : « Aucun opérateur économique répondant à cette DI ne pourra prétendre à une rémunération ou indemnisation pour les réponses apportées. Les opérateurs économiques sont informés que ces réponses pourront être utilisées par l’administration pour préparer d’éventuelles consultations ultérieures. »
L’un des premiers exosquelettes passifs a été mis au point en 2015 par des chercheurs de l’Université américaine Carnegie Mellon. Fabriqué en fibre de carbone, il repose sur un mécanisme d’embrayages et de ressorts. Selon ses concepteurs, il permettrait de réduire la dépense énergétique de celui qui le porte de 7%. De quoi compenser la charge d’un sac à dos de 4 kg.