L’armée de Terre va-t-elle craquer pour le Scarabee d’Arquus ?
L’armée de Terre compte lancer le programme de remplacement de ses véhicules blindés légers d’ici 2025. Et le Scarabee d’Arquus se présente comme un sérieux candidat.
La bataille s’annonce féroce. Pas sur le front, mais plutôt dans les usines d’armement… Car les équipementiers militaires sont déjà sur le pied de guerre, en vue de décrocher un futur contrat avec l’armée de Terre française. Alors que celle-ci prévoit de moderniser 730 véhicules blindés légers (VBL) d’ici 2025, elle espère, avant cette date, amorcer le programme qui lui succèdera, le VBAE (Véhicule blindé d’aide à l’engagement). Même si l’armée n’a encore officiellement rien lancé, les industriels spécialisés montrent déjà leurs muscles. Dernier en date : Arquus – ex Renault Trucks Defense – avec son tout nouveau 4×4 blindé, le Scarabee. Annoncé et très brièvement présenté en juin 2018, ce véhicule vient finalement tout juste d’être dévoilé, lors d’un événement d’exhibition le week-end dernier. Et, comme le rapporte le site Forces Opérations Blog, ses capacités ont de quoi convaincre…
En effet, inutile de feuilleter la fiche technique du Scarabee pour être surpris. Exit les lignes classiques et place à un design aussi futuriste qu’agressif. Une esthétique renforcée par ses deux portes latérales coulissantes qui permettent un accès facilité au véhicule blindé, et ce, même dans un environnement restreint, comme en ville. Encore plus intéressant : ces portières se passent de poignées apparentes… Elles s’ouvriront bien de l’extérieur, mais au moyen d’une technologie sur laquelle Arquus préfère pour l’heure rester discret. Mais, pas de panique, l’équipementier basé à Versailles assure avoir déjà effectué près de 5.000 ouvertures et fermetures sur des prototypes. Des tests réalisés en injectant de surcroît dans le mécanisme des éléments propres à l’enrayer, comme de la boue ou du sable.
S’il existe un autre point sur lequel Arquus reste peu bavard, c’est sur le niveau de sécurité de son Scarabee. Cependant, l’équipementier français racheté par le groupe Volvo confirme bien l’existence d’un double plancher et de kits de blindage additionnels. Des protections assez conséquentes qui font bien évidemment grimper la masse du véhicule : celle-ci avoisine les huits tonnes, dont deux de charge utile, soit 60% de plus que les VBL actuellement en service dans l’armée de Terre.
Côté armement, le Scarabee peut embarquer tout un arsenal. Une tourelle de 12,7 mm (le calibre de mitrailleuses lourdes), un canon court de 30 mm (obus anti-blindage), un lanceur MMP (missile moyenne portée), ou encore des radars… Le toit est quant à lui interchangeable, permettant la disposition d’autres armes ou systèmes embarqués spécifiquement demandés par de futurs clients.
Enfin, pour qu’il puisse rouler, le Scarabee intègre deux moteurs. Un diesel de 300 ch et un électrique de 75 kW (103 ch), alimenté par deux batteries. La propulsion électrique possède même quatre modes : hybride, boost (en utilisant les deux moteurs simultanément), full-électrique (pour plus de discrétion), et générateur (pour recharger d’autres systèmes). Arquus place d’ailleurs ce compartiment moteur à l’arrière de son véhicule blindé, pour faciliter son accès en cas de dépannage. Un choix qui permettrait le remplacement du bloc moteur en moins de 45 minutes.
Malgré une fiche technique alléchante, Arquus insiste : le blindé Scarabee n’en est qu’à ses débuts. L’équipementier réfléchit à doter son bijou d’une remorque autonome, de le rendre amphibie ou encore de pouvoir le larguer depuis un avion. Ces pistes seront présentées au prochain salon du Bourget, du 17 au 23 juin prochain.