L’armée de Terre se cherche un fusil de précision multi-calibre
L’armée de Terre a lancé aujourd’hui un appel d’offres restreint pour la fourniture de fusils de précision multi-calibres. L’arme en question devra être capable de tirer les calibres .408 CheyTac (CT) et .50 via un changement du canon.
Sensibilité du sujet oblige, les documents diffusés ne contiennent que très peu d’informations. Les données disponibles se limitent à la fourchette budgétaire, de 340 000 à 3,5 M€ et à l’étendue de l’éventuel accord-cadre, conclu pour une durée de sept ans avec un opérateur unique. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 15 février prochain.
Ce marché piloté par la SIMMT comprend également la livraison de l’environnement de l’arme (valise de stockage, lunette de tir et son montage, bipied, etc), de pièces de rechange et de prestations connexes. Les offres retenues seront examinées lors d’une seconde phase qui aura pour principaux critères le prix et l’aspect technique.
De telles armes offrent une flexibilité supplémentaire à l’utilisateur, dès lors capable de basculer rapidement d’un calibre à l’autre en fonction de la cible et des conditions opérationnelles. Les candidats potentiels se comptent a priori sur les doigts d’une main. Parmi les plus connus, l’Américain Desert Tech avec le modèle Hard Target Interdiction et le Britannique Accuracy International et l’AX 50 ELR, distribué en France par TR Equipment.
Si le calibre .50 est largement répandu dans l’armée de Terre grâce au fusil de précision Hécate II, l’usage du calibre .408 CT est plus récent et reste anecdotique. Au sein de l’armée de Terre, il est pour l’instant réservé aux forces spéciales. Le 1er RPIMa, par exemple, s’est doté du modèle CDX-40 Shadow conçu par le Canadien CADEX. Plus légers, ces fusils chambrés en .408 CT facilitent le déplacement et préservent le potentiel physique du tireur tout en concurrençant les performances du calibre supérieur.
Avec de tels arguments, l’utilisation du .408 CT pourrait ensuite se répandre au-delà du seul cadre du COS. Un fusil CDX-40 avait ainsi été confié en juin 2019 à une équipe de tireurs d’élite longue distance (TELD) du 1er régiment d’infanterie (1er RI) dans le cadre d’une étude menée par la STAT. Résultats : un gain de poids significatif, une augmentation du pourcentage de coups au but à longue distance au premier tir et, dans l’ensemble, une supériorité technique par rapport aux matériels en dotation. Autant de RETEX susceptibles d’orienter la STAT sur les choix capacitaires futurs.
Image : Accuracy International Ltd