Allemagne : la CDU en tête, vers une nouvelle coalition
La CDU est arrivée en tête et a gagné les élections législatives en Allemagne. Mais la dispersion des voix contraint à une nouvelle coalition. Si le chancelier change, la politique suivie sera à peu près similaire.
L’Allemagne est passée d’une coalition rouge, vert, noire à une coalition rouge, vert, noire. Seule la taille des couleurs a changé.
Avec 208 sièges, la CDU est arrivée en tête. Mais elle n’atteint pas la majorité des 315 sièges. Comme elle refuse toute alliance avec l’AfD (152 sièges), il lui faudra faire alliance avec le SPD (120 sièges). En clair, le chancelier va changer, mais la coalition restera la même. Et donc, la politique suivie par l’Allemagne ne sera guère différente. Un gouvernement qui est par ailleurs le même que celui des années Merkel, où celle-ci a presque toujours gouverné avec les voix du SPD. Certains pourront appeler cela une coalition, d’autres, de l’immobilisme.
Une Allemagne divisée
La carte des partis arrivés en tête dans les circonscriptions montre une Allemagne profondément divisée. À l’ouest, la CDU ; à l’est, l’AfD. Rien n’a changé et le mur politique et mental n’est pas tombé, comme le démontre Jean-Marc Holz dans un article paru dans le numéro 56 de Conflits.
Le SPD dispose encore de quelques bastions, notamment à Hambourg. Die Linke a un fief à Berlin, les Verts sont présents dans les grandes villes de l’ouest, notamment Cologne. En Allemagne, le temps passe, mais l’histoire semble demeure la même.
Les partis « extrêmes » totalisent 301 sièges à eux trois. La gauche communiste est toujours présente et les Verts captent toujours un nombre important de voix, en dépit de la faillite de leur politique, notamment énergétique. La CDU n’a pas atteint les 30% des voix, comme elle l’espérait. Surgit donc le problème central d’une coalition : obliger des contraires à gouverner ensemble et donc aboutir à l’immobilisme. En rassemblant un tiers des députés, les partis du mouvement, fut-il radical et violent, démontrent qu’une grande partie de l’électorat allemand ne veut plus de cette immobilité dont Merkel fut le grand thuriféraire. Les semaines qui viennent s’annoncent agitées pour former un gouvernement d’une part, pour répondre aux problèmes des Allemands d’autre part.