CENTENAIRE DE L’UNOR : Message du Lieutenant-Colonel Philippe Ribatto Président national de l’Union Nationale des Officiers de Réserve
« Toujours prêts à servir »
Je suis particulièrement honoré de vous présenter l’ouvrage du Centenaire de l’Union nationale des officiers de réserve (UNOR) qui, depuis la date de sa création officielle en mai 1922, n’a cessé de défendre sans complexe notre territoire, au prix parfois du sacrifice suprême.
Des officiers de complément aux officiers de réserve, des générations de soldats ont pris part aux grandes batailles qui ont construit la France et son identité. C’est cet esprit d’engagement et notre engouement à servir qui motive chacun d’entre nous. Un siècle plus tard, nous avons toujours à cœur, comme nos aînés, de « continuer dans la Paix l’œuvre qu’ils ont accomplie pendant la guerre : apporter à la défense nationale une collaboration effective et permanente ». Oui, le poids de l’histoire ainsi que celui de la tradition nous obligent.
Comme nos prédécesseurs, nous avons toujours à cœur de mettre en avant nos valeurs en étant les témoins vivants d’une famille soudée : celle de la Défense. A leur image, nous poursuivons l’œuvre engagée pour cultiver notre esprit d’engagement qui promeut notamment la solidarité et l’amour de la France.
L’UNOR n’aurait pas vu le jour sans la volonté de plusieurs hommes en particulier celle du président de la République, Raymond Poincaré. Les paroles qu’il a prononcées lors du congrès constitutif à Versailles de l’UNOR en octobre 1921 prennent une dimension particulière, cent ans plus tard : « « Nous n’avons aucun idéal chauvin. Il n’en est pas un qui ne souhaite le maintien de la paix, mais ils n’admettraient pas que cette paix tourne facilement à la confusion du vainqueur. Les officiers de complément veulent rester ce qu’ils étaient hier : la garde d’honneur de la patrie. Seule l’union permanente entre l’armée d’active et celle de complément peut former et tenir en haleine des réserves solides pour le jour où nous aurions à lutter de nouveau contre la folie d’un Etat impérialiste ». N’oublions pas de mentionner le rôle capital et fédérateur joué par le capitaine Carville, véritable cheville ouvrière de cette Union qui va fédérer des centaines d’associations départementales d’officiers de réserve.
Une mention spéciale au lieutenant de réserve Jean-Louis Picheral, à l’origine de la naissance de l’UNOR
Né à Nîmes le 29 mai 1870 et domicilié alors au 4, Rue Bourdaloue.
Président de l’association amicale des officiers et assimilés de la réserve et de l’armée territoriale Nîmes et du Gard (112 officiers en 1914), Siège à Nîmes au Grand Café, 2, Rue de la Couronne.
Secrétaire général de la Fédération nationale des associations d’officiers de complément.
Président des éclaireurs du Gard.
Demande que le 11 Novembre soit une fête nationale le 07 novembre 1919.
Candidat aux élections municipales de Nîmes le 30 novembre 1919.
- Chevalier de la Légion d’honneur,
- Chevalier de l’Ordre de l’Aigle blanc (Serbie),
- Croix de guerre belge.
Le Gard a payé chèrement sa contribution en officiers pendant le conflit 14-18 : 20 officiers morts au champ d’honneur.
Cent ans se sont écoulés depuis le congrès d’octobre 1921 à Versailles et le dépôt des statuts au Journal officiel en mai 1922.
La nature de l’engagement des réservistes est à l’image de notre Nation : diverse. Quelques « dinosaures » ont connu le service national. D’autres, plus jeunes, sont arrivés après les attentats sur le sol français quand certains ont désiré prolonger une carrière militaire achevée dans l’active… Tous ont à cœur de servir la France pour assurer sa sécurité intérieure et extérieure, de protéger nos concitoyens.
Toujours prêts et toujours volontaires, ces 40 000 hommes et femmes constituent un renfort de poids pour leurs 200 000 collègues de l’armée d’active.
Par nature interarmées, l’UNOR regroupe aujourd’hui près de 20 000 réservistes (opérationnels, citoyens et honoraires), hommes et femmes, rassemblant 190 associations nationales ou territoriales. L’Union se nourrit de la volonté de servir auprès de nos camarades d’active et en partenariat privilégié avec les institutions et instances militaires représentatives. Elle a aussi pour vocation d’entraider, d’informer et d’être solidaire de la grande famille des réservistes en tout temps et en tous lieux.
Dans sa vision stratégique publiée en octobre 2021, le chef d’état-major des armées a insisté sur le rôle éminent que la réserve opérationnelle joue au quotidien et sur le rôle futur qu’elle tiendra aux côtés et dans nos armées. Elle « a vocation à prendre une place croissante dans le contrat opérationnel des armées. Au-delà de la fonction protection, elle doit contribuer à la prise en compte des enjeux de résilience et de volume de forces. ». Nos chefs savent pouvoir compter sur notre total dévouement et notre soutien indéfectible. Notre Union a vocation non seulement à rassembler mais aussi à rassembler et faire évoluer le statut du réserviste pour que celui-ci ne soit pas qu’un simple complément du temps courant mais un militaire à part entière, l’égal du militaire d’active. Combien de nos réservistes projetés en opérations extérieures suscitent-ils l’étonnement ainsi que l’admiration non feinte de leurs camarades d’active quand ceux-ci viennent à découvrir que les premiers sont réservistes et se sont distingués, parfois de belle manière ?
A l’heure où le son du canon et les bruits de bottes résonnent aux portes du Vieux Continent, redonner des moyens techniques et financiers à la Défense nationale, à nos armées, à leurs différentes composantes et valoriser auprès de la Nation le sacrifice consenti au quotidien par l’ensemble de nos frères d’armes d’active et de réserve aurait un sens et même une vertu : retisser les fils d’une Nation qui parfois s’effilochent, la ressouder et lui permettre d’être « prête à » et « en mesure de » répondre présente à une menace que nos chefs prédisent de haute intensité.
Que les commémorations du centenaire 1922-2022 soient à la hauteur de notre rayonnement, de notre œuvre commune qui fait vivre notre Union. Qu’elles soient un succès à la hauteur des espérances de chacun. Aujourd’hui l’histoire de l’UNOR se poursuit, avec la joie et la fierté de servir. C’est un nouveau siècle d’engagements qui s’écrit. Les réservistes de tous âges, de grades et qualités, répondront « présent » pour la France.
Lieutenant-colonel (R) Philippe Ribatto, président national de l’UNOR
Lieutenant-colonel (H) Jean-Marc Noegelen, président de l’ADORAC du Gard.
Lire et télécharger l’Histoire de l’ADORAC du Gard : Essai-sur-les-origines-de-l’Association-Départementale-des-Officiers-de-Réserve-et-Officiers-Anciens-Combattants-du-Gard