Empoisonnement de l’eau du robinet : Toulouse a déjà pris des mesures
Terrorisme
Les gouvernements occidentaux se préparent depuis plusieurs années à une attaque chimique ou biologique. En France, un plan de prévention et de secours existe pour faire face au pire.
A Toulouse, les menaces terroristes sur l’alimentation en eau potable ont été prises en compte depuis plusieurs années. Les gestionnaires de l’eau qu’ils soient publics ou délégataires du secteur privé de toute la France ont mis en place des mesures de sécurité drastiques. La Ville rose n’échappe donc pas à la vigilance accrue.
« Les mesures sont très strictes mais nous ne communiquons pas sur leur contenu pour des raisons évidentes de sécurité » confie-t-on chez Veolia à Toulouse. Le gestionnaire de l’eau a ainsi fermé ses usines d’eau potable à la visite du public organisées jusque-là dans le cadre d’un parcours de tourisme industriel. Les scolaires ne peuvent plus non plus accéder à ces installations sensibles. Aucune réunion ne se tient sur ses sites, seuls le personnel dûment habilité peut y accéder. Ces règles valent pour le personnel de Veolia mais aussi pour les prestataires extérieurs appelés à intervenir sur les installations d’eau potable.
Dose de chlore augmentée
Les doses de chlore ont par ailleurs été augmentées et son niveau est contrôlé aux deux bouts de la chaîne de distribution. La baisse de la concentration en chlore indiquerait une contamination bactériologique.
Seules une poignée de personnes sont au courant des mesures de protection. L’État a désigné les installations d’eau potable comme « Points d’importance vitale » et a confié au préfet la mission de superviser la sécurité.
A Paris, depuis les attentats de novembre 2015, l’accès aux sites de stockage strictement réglementé. Les responsables sécurité sont d’ailleurs en lien permanent avec la cellule antiterrorisme de la préfecture de police de Paris.
Des exercices européens appelés NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique) ont lieu régulièrement dans la région et partout en France. Des attentats aux produits chimiques y sont simulés avec intervention des secours (pompiers, Samu, sécurité civile, police,…) équipés de scaphandres étanches et d’unités mobiles de décontaminations.
En cas d’attaque, dès que la nature de l’acte est confirmée, un des volets du plan Vigipirage d’intervention est activé : Biotox pour la menace biologique, Piratox pour la menace chimique, Piratome pour la menace nucléaire et radiologique.
Un antidote de l’armée équipe le Samu
Un réseau Biotox-Piratox qui comprend toutes les antennes de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) et les laboratoires de biologie des hôpitaux militaires existe d’ailleurs en France.
L’armée française possède également un médicament antidote destinés à lutter contre les effets d’une intoxication par un agent chimique organophosphoré qui paralysent le système nerveux. C’est le cas du sarin, du soman, du tabun ou du VX. Il s’agit du sulfate d’atropine. Administré sous forme d’injection, c’est le seul produit efficace pour la prise en charge des personnes exposées à des risques neurotoxiques.
Fabriqué par la pharmacie centrale des armées, il était réservé jusque-là aux soldats qui intervenaient sur les zones à risque. Depuis un décret publié en novembre 2015, les secouristes du Samu sont autorisés à utiliser cet antidote militaire sur des civils. Les hôpitaux français en ont maintenant en stock.
Selon le ministère de la Défense, réseau Biotox-Piratox est également doté de kits de diagnostic rapide des principaux virus et bactéries de la menace bio-terroriste.