Eurosatory 2024 : l’armée de Terre planche sur une nouvelle « cape d’invisibilité » pour ses véhicules de combat

Eurosatory 2024 : l’armée de Terre planche sur une nouvelle « cape d’invisibilité » pour ses véhicules de combat

 


L’armée de Terre explore une nouvelle voie pour faire « disparaître » ses véhicules du champ de bataille. Baptisé « Filets InfraRouge Radar » (FIRR), l’effort dévoilé la semaine dernière au salon Eurosatory s’inscrit dans la lignée d’autres projets en cours. 

« Le projet FIRR vise au renouvellement des écrans de camouflage rapide [ECR] », explique un expert en camouflage de la Section technique de l’armée de Terre (STAT), selon qui « le système en service dans l’armée française a donné satisfaction mais tant le tachisme que les matériaux doivent être réévalués à l’aune des nouvelles menaces ». 

De fait, l’ECR et ses variantes centre-Europe et Daguet héritées de la guerre froide ne répondent plus à l’évolution et la prolifération des capteurs terrestres, aériens et spatiaux. Le programme FIRR vise à remédier à cette obsolescence tout en maintenant la focale sur les véhicules de combat et, peut-être, sur certains véhicules logistiques. 

Tout comme l’ECR, le FIRR n’est pas destiné à une installation de longue durée. Léger et simple d’emploi, il devra pouvoir être rapidement déployé pour dissimuler le porteur le temps d’un arrêt relativement court d’au maximum quelques dizaines de minutes. 

Le programme FIRR relève d’une démarche globale de modernisation du système de camouflage des matériels français. Il vient compléter un schéma jusqu’alors basé sur le camouflage tactique (CAMTAC) et le filet écran radar-IR (FENRIR). Engagé il y a plusieurs années, CAMTAC se compose d’un fond brun terre de France sur lequel est apposé un schéma réversible de triangles équilatéraux dont les coloris correspondent à trois environnements : centre-Europe, désertique et enneigé. Après quelques années de maturation, « la réflexion n’est pas encore arrêtée » et la STAT poursuit l’étude d’idées permettant d’accroître encore la réversibilité des triangles. 

Quand le fond BTF et le CAMTAC visent surtout à casser la silhouette et se concentrent sur le domaine visible, le programme FIRR – comme son nom l’indique – ira un cran plus loin en participant à atténuer la signature infrarouge et radar des véhicules. Il se rapproche par là des filets acquis au travers du marché FENRIR, notifié au suédois Saab et à son sous-traitant français, Solarmtex. Mais s’il est proche du FIRR dans sa logique, le FENRIR s’en éloigne néanmoins par son emploi axé sur les postes de commandement et sur certains équipements à haute valeur ajoutée comme les batteries d’artillerie et autres plots logistiques. 

« Aujourd’hui, nous en sommes au début de la réflexion et l’objectif sera tout d’abord de définir ce que l’on souhaite », pointe la STAT. Quel degré de technicité ? Quels motifs ? Quelle logique d’intégration sur le véhicule ? La STAT n’exclut aucune piste, l’une d’entre elles « reprenant à la fois ce qui avait été proposé sur la partie CAMTAC tout en allant chercher des solutions plus novatrices ». Ainsi, « nous envisageons d’étudier l’adaptation du CAMTAC sur les filets », indique notre interlocuteur. Quant aux volumes, ceux-ci seront « adaptés aux besoins de l’armée de Terre en opération en tenant compte aussi de l’entraînement ». Le champ reste donc ouvert, la STAT poursuivant pour l’instant les expérimentations qui conduiront à la définition d’un besoin pour un horizon de renouvellement espéré « dans les deux à trois ans ».

Crédits image : armée de Terre

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