La crise s’invite dans les réflexions sur la réserve opérationnelle

La crise s’invite dans les réflexions sur la réserve opérationnelle

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Priorité parmi d’autres de la prochaine loi de programmation militaire, l’objectif de doublement de la réserve opérationnelle devra néanmoins compiler avec un contexte économique dégradé, explique le ministère des Armées en réponse à une question parlementaire. 

L’économie française plie mais ne rompt pas. Si la Banque de France table maintenant sur une croissance de 0,6% en 2023, la production industrielle s’est rétractée en début d’année. La volatilité financière et bancaire, ensuite, vient s’ajouter à des tensions socio-économiques dont l’impact reste difficile à déterminer. Quelques exemples d’indicateurs défavorables qui pourraient peser sur l’ambition ministérielle de disposer de « 100 000 réservistes pour une armée d’active de 200 000 hommes ». 

« Face à la dégradation de la situation économique à laquelle la France est confrontée depuis plusieurs mois, il convient de veiller à ce que l’effort de défense soit pleinement compatible avec l’activité des entreprises, notamment celles qui emploient des réservistes militaires », indique le ministère des Armées dans une réponse écrite à la députée PLR Karine Lebon.

En principe, entreprises et pouvoirs publics sont dans l’obligation de libérer leurs salariés-réservistes entre cinq et huit jours par an selon les cas. Voire, jusqu’à 30 jours si l’employeur l’autorise. « La réalité est toutefois plus nuancée », indiquait le ministère des Armées à l’automne dernier. Certaines entreprises renâclent à rendre disponibles les bras et cerveaux dont elles ont besoin pour maintenir leur activité. Parvenir à dédoubler le volume de réservistes sera donc un véritable défi au vu du contexte économique. Et l’équation est d’autant plus complexe pour une filière défense a qui il est désormais demandé de produire plus et plus vite. 

Un groupe de travail a été mis en place en novembre dernier « afin que tous les points de vue puissent être pris en compte et que le ministère des Armées dispose d’une vision exhaustive ». Six réunions se sont tenues jusqu’en février, auxquelles ont notamment participé « des parlementaires et des représentants du patronat et des organisations syndicales ». 

Plusieurs pistes ont été étudiées non seulement pour inciter et fidéliser le réserviste, mais aussi pour « récompenser » les employeurs facilitant l’accès à la réserve pour leurs salariés. Les conclusions et propositions qui en sont ressorties sont désormais « en cours d’analyse » en vue de « de déterminer celles qui seront retenues dans la future loi de programmation militaire ». Une LPM 2024-2030 qui sera soumise d’ici peu à l’aval gouvernemental puis présentée à la représentation nationale.

Crédits image : Garde nationale