Le projet du futur Véhicule blindé d’aide à l’engagement de l’armée de Terre lancé avant 2025?
Photo : Le « CRAB » de Panhard, un concept présenté en 2012 (c) ARQUUS
D’ici la fin de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) 2019-25, l’armée de Terre devrait disposer de 730 Véhicules blindés légers [VBL] « régénérés » pour ses missions de reconnaissance et de liaison sous blindage. Et, en 2030, elle en comptera 70 de plus. Au 1e juillet 2017, 1.462 exemplaires étaient en service.
Cette régénération des VBL, longtemps attendue, porte essentiellement sur le moteur, la boîte de vitesse, la suspension et le système de freinage. Rien de plus logique quand l’on sait que ces véhicules ont vu, depuis leur entrée en service, au début des années 1990, leur masse augmenter sensiblement avec l’ajout d’armes et de protections supplémentaires, ce qui joue évidemment sur la mécanique.
Normalement, le VBL doit être remplacé par le Véhicule blindé d’aide à l’engagement [VBAE], dans le cadre de la seconde phase du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], la première se concentrant essentiellement sur le segment des blindés dit médians. Et c’est la raison pour laquelle le rapport annexé du projet de LPM n’évoque pas ce programme.
Pour autant, l’armée de Terre espère tout de même lancer le programme VBAE d’ici 2025. C’est en effet ce qu’a affirmé le général Charles Beaudouin, chargé des plans et des programmes au sein de son état-major [EMAT], lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.
« Nous avons bon espoir de lancer ce programme pendant la LPM et peut-être – soyons fous! – de voir les premières livraisons avant son terme », a dit le général Beaudouin au sujet du VBAE.
Pour cela, l’EMAT compte sur une feuille de route signée avec la Direction générale de l’armement [DGA] relative à l’acquisition de nouveaux équipements SCORPION, avec l’objectif de « ne plus mettre 20 ans à moderniser nos équipements », a souligné le général Beaudouin.
Cette feuille de route « très novatrice », a-t-il ajouté, est « l’occasion pour une DGA ayant parfois fait l’objet de critiques de montrer toutes sa capacité à faire face » car « nous engageons un processus nouveau pour des systèmes assez complexes, comme le VBAE ou le futur Engin principal du génie, pour lesquels le besoin n’est pas encore complètement défini. »
Pour le VBAE (et cela vaut aussi pour l’Engin principal du Génie), l’EMAT veut avoir une « démarche innovante pour son développement ». Et le général Beaudouin d’expliquer que, « au lieu de définir un besoin, de réfléchir aux spécifications et d’appeler ensuite l’industriel, nous voulons discuter d’emblée avec la DGA et l’industriel. »
En tout cas, a-t-il fait valoir, « nous n’attendrons pas 2025 pour penser et dérisquer ce véhicule » [blindé d’aide à l’engagement].