Les trois premiers SMDR livrés à l’armée de Terre

Les trois premiers SMDR livrés à l’armée de Terre

L'un des trois mini-drones Spy'Ranger de Thales composant un système SMDR (Crédits: ministère des Armées)

L’un des trois mini-drones Spy’Ranger de Thales composant un système SMDR (Crédits: ministère des Armées)

 

Un nouveau venu s’apprête à intégrer la « trame drones » de l’armée de Terre. Le feu vert de la DGA en poche, Thales est désormais autorisé à livrer les trois premiers Systèmes de mini-drones de renseignement (SMDR) basés sur le Spy’Ranger et appelés à remplacer les systèmes DRAC en service depuis 2008.

 

Pour Thales, c’est la concrétisation d’un programme lancé en novembre 2016 après la notification d’un marché d’environ 100M€ pour la livraison de 70 systèmes. Pour l’armée de Terre, c’est le début d’une nouvelle étape dans le renouvellement de sa capacité de drones tactiques. « Notre stratégie prévoit le renforcement de fonctions clés comme le renseignement, ces drones en sont une des incarnations. Agiles, efficaces et faciles à utiliser, leur arrivée dans nos forces armées est une excellente nouvelle et une traduction supplémentaire des efforts de remontée en puissance de nos armées dans le cadre de la Loi de programmation militaire. Fabriqués en France par l’entreprise Thales », déclare à ce titre la ministre des Armées, Florence Parly.

La perception de ces systèmes, chacun composé de trois vecteurs et d’une station sol, intervient à l’issue d’opérations de vérification menées sur les sites d’Élancourt (Yvelines) de Thales et de la DGA Techniques terrestres, à Bourges (Cher). Une étape franchie en dépit de l’épidémie de Covid-19, comme le mentionnait le directeur de la DGA Joël Barre lors d’une audition à l’Assemblée nationale. La crise sanitaire n’aura en effet pas empêché la DGA de démarrer le 28 avril des « essais en vol sur notre site de Bourges, des expérimentations du drone SMDR, le Système de Mini-Drones de Renseignement prévu pour équiper l’armée de terre », expliquait alors Joël Barre.

À l’instar du DRAC, les SMDR seront opérés par le 61e régiment d’artillerie (61e RA), unité de référence drones pour l’armée de Terre, et par les sections mini-drones des batteries d’acquisition et de surveillance des régiments d’artillerie. Avant de rejoindre les Diables noirs de Chaumont et les régiments d’artillerie, ces systèmes passeront auparavant dans les mains de la Section technique de l’armée de Terre (STAT) à des fins d’expérimentation par des opérationnels. Ils pourront ensuite « être déployés en opération d’ici la fin de l’année 2020 ». Une dizaine de systèmes supplémentaires seront livrés d’ici 2021 « conformément à la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 ».

Outre une autonomie de 2h30 et un poids de 15 kg, le SMDR dispose d’une liaison de données miniaturisée et sécurisée (µTMA) issue de l’étude amont « Étude et démonstration d’une liaison de données universelle des systèmes autonomes aéroterrestres » (ELSA). Cette brique offre une portée de 30 km et une qualité d’images optimale grâce à son haut débit (5 Mb/s). En cas d’obstacle ou de dépassement de la portée, l’utilisation d’une forme d’onde adaptative permet de réduire automatiquement ce débit pour maintenir la liaison de données. Pour réaliser ce programme, Thales s’est par ailleurs adjoint les services de deux PME: Aviation Design pour la plateforme et Merio pour la boule optronique gyrostabilisée.

Le SMDR vient à son tour compléter une trame de nouvelle génération composée pour l’instant du nano-drone Black Hornet et du micro-drone NX70 Block II. Ils seront rejoints l’an prochain par le drone tactique Patroller, dont la livraison par Safran est décalée suite un accident survenu en décembre dernier à Istres. L’ensemble doit permettre à l’armée de Terre de disposer « à terme » de 1300 vecteurs qui permettront « d’appuyer l’engagement d’une unité au combat dans la durée et sur de fortes distances », ambitionnait l’ancien CEMAT, le général Jean-Pierre Bosser, en juin 2019.