« L’identité nationale » : Lettre ASAF du mois de janvier 2023
À l’aube de la quarantième année d’existence de notre association, il est bon de rappeler que, parmi les éléments constitutifs de ses fondations, se trouve sa perception d’une unité nationale française. Notre identité nationale, c’est d’abord une histoire d’amour : l’amour d’un pays, de son passé, de son présent et même du futur que l’on espère pour lui.
L’identité nationale
À l’aube de la quarantième année d’existence de notre association, il est bon de rappeler que, parmi les éléments constitutifs de ses fondations, se trouve sa perception d’une unité nationale française. Notre identité nationale, c’est d’abord une histoire d’amour : l’amour d’un pays, de son passé, de son présent et même du futur que l’on espère pour lui. En donner une définition est donc rigoureusement impossible. De même que l’amour entre des personnes est un hasard qui devient destin, l’identité nationale est la somme de hasards individuels qui deviennent destin collectif.
Oui, naître Français est le fruit du hasard. Le devenir aussi, car les prétendants à la citoyenneté française, que cela soit par désir ou par nécessité, ont souvent subi, dans leur pays d’origine, des événements qu’ils n’ont pas choisis. Nés sur le sol de France ou non, ceux qui y vivent doivent l’aimer. Qu’importe la façon dont apparaît et se développe cet amour : ce peut-être le coup de foudre, ou un amour qui se construit jour après jour, voire un amour « de raison ». Ce peut être aussi un amour « passion » au nom duquel on est prêt à tout donner, y compris sa vie, ou une immense tendresse alimentée par les voix de tous ceux qui se sont tus après avoir apporté une pierre à l’édification de notre patrimoine commun, ou encore un amour acquis « non par le sang reçu, mais par le sang versé ».
C’est l’agrégation, dans le creuset commun de la Nation, de tous ces amours aux formes diverses qui constitue notre destin commun. On pourrait aussi la nommer « solidarité nationale ». Cette solidarité a un ciment : c’est, comme le disait Ernest Renan[1], « le sentiment des sacrifices que l’on a faits et de ceux que l’on est disposé à faire ». Traduisons en langage plus commun : c’est, simultanément, la commémoration du 11 novembre et l’engagement volontaire, dans les armées, du jeune Français qui sait qu’il risque de partir en opération, au Sahel ou ailleurs, où il risquera sa vie.
Certains seraient tentés de définir la Nation autour de la République et de la laïcité, d’autres autour des valeurs chrétiennes, d’autres encore en se référant à l’héritage de Pascal ou Montesquieu, de Hugo ou Zola, de Sartre ou Aron. Qu’importe si ce sont là, pour les uns ou pour les autres, leurs façons particulières d’exprimer leur amour de leur pays ! Ce qui compte, c’est la finalité, c’est-à-dire la constitution, autour de ces valeurs variées, d’une conscience morale partagée.
Bien sûr, pour tenter de dessiner les contours de l’identité nationale peuvent aussi être avancées des considérations relatives à la race, à la langue, à la religion, aux fleuves et aux rivières, aux montagnes et aux collines, aux pâturages et aux vignobles, aux châteaux, aux églises, à toutes les vieilles pierres qui témoignent de l’œuvre et, souvent, du génie de nos pères bref, à tout ce qui constitue l’Histoire de notre pays. Une Histoire, soit dit en passant, qui est une. On ne peut la découper en rondelles : il faut la prendre tout entière ou la laisser. C’est Marc Bloch qui disait[2] : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ».
Alors voilà, nous, membres de l’ASAF, aimons notre pays. Depuis quarante ans bientôt, notre association travaille au rassemblement d’un maximum de Français autour d’un certain nombre de valeurs que vous, lecteurs de cette lettre, vous partagez. Depuis quarante ans bientôt, année après année, nos liens se sont resserrés et nous avons bâti une œuvre commune. Entre nous des affinités (au sens littéral du terme) si fortes se sont créées que les liens qui nous unissent sont indissolubles comme le sont les liens du sang. Nous nous sentons en analogie tant nous nous ressemblons. Tiens, n’est-ce pas là la description d’une identité, la nôtre, l’identité ASAF qui est une partie indissociable de notre identité nationale ?
La RÉDACTION de l’ASAF
www.asafrance.fr
[1] Lors d’une conférence prononcée à la Sorbonne le 11 mars 1882 et intitulée : « Qu’est-ce qu’une Nation ? ».
[2] En 1940, dans son livre L’Étrange Défaite.