Rheinmetall et GDLS sont de nouveau en lice pour le futur véhicule de combat d’infanterie de l’US Army
L’US Army va-t-elle enfin trouver un successeur à son véhicule de combat d’infanterie [VCI] M2 Bradley? En 2018, et à cette fin, elle avait lancé le programme NGCV [Next Generation Combat Vehicle], rebaptisé par la suite OMFV [Optionally Manned Fighting Vehicle]. Et, associé à Raytheon, l’allemand Rheinemetall proposa une variante du KF-41 tandis General Dynamics Land Systems [GDLS] fondait ses espoirs sur le Griffin III.
Seulement, le duel annoncé n’eut pas lieu. En 2020, le duo Rheinmetall/Raytheon fut disqualifié pour ne pas avoir expédié dans les délais le prototype de son VCI au site d’essai d’Aberdeen. Mais cette décision ne fit pas pour autant les affaires de GDLS étant donné que le Griffin III fut également écarté de la compétition, notamment en raison d’une masse trop importante par rapport aux spécifications techniques inscrites dans le cahier des charges.
Aussi, l’US Army dut corriger le tir et lancer une nouvelle procédure. Ce qui fut fait en juillet 2021, avec des contrats pour des études conceptuelles attribués à Point Blank Enterprises, Oshkosh Defence, BAE Systems, GDLS et la filiale américaine de Rheinmetall [American Rheinmetall Vehicles, ndlr].
Les industriels pré-sélectionnés devaient alors plancher sur un véhicule de combat d’infanterie à chenilles pouvant transporter au moins six fantassins et doté d’une propulsion hybride [thermique/électrique] ainsi que d’une tourelle téléopérée munie d’un canon de 30 ou 50 mm.
Le 26 juin, l’US Army a fait savoir qu’elle avait de nouveau retenu Rheinmetall et GDLS pour poursuivre ce programme, désormais appelé XM30 Mechanized Infantry Combat Vehicle. Les deux industriels auront ainsi à finaliser des conceptions « détaillées » de leur véhicule de combat d’infanterie au cours des deux prochaines années. Puis, à partir de 2025, la compétition entrera dans le vif du sujet avec l’évaluation de leurs prototypes respectifs, chacun devant en livrer au moins sept. La valeur totale contrats qui leur ont été notifiés est d’environ 1,6 milliard de dollars.
Pour ce programme, Rheinmetall s’est associé à Anduril [spécialiste de l’intelligence artificielle], Textron Systems, L3Harris Technologies, Allison Transmission et RTX. Ces entreprises font partie de l’équipe « Lynx ». Dans le même temps, GDLS a noué des partenariats avec Applied Intuition, GM Defense et AeroVironment, le constructeur des munitions rôdeuses de la gamme Switchblade.
L’enjeu de cette compétition est de taille puisque le coût du remplacement des Bradley est estimé à environ 45 milliards de dollars. Le contrat de production devrait être attribué en 2027, l’objectif étant de mettre en service les futurs VCI en 2029.
« Le XM30 changera la façon dont nos unités se battront à l’avenir, en apportant plus de létalité sur le champ de bataille et en réduisant les risques pour nos soldats », a fait valoir le général Geoffrey Norman, le directeur de ce programme.
« La nature des actions et des intentions de nos adversaires, dans un contexte d’évolution technologique rapide, exige que l’US Army continue de se transformer. Des jalons, comme l’annonce relative au XM30, démontrent que nous sommes sur la bonne voie pour équiper les soldats d’aujourd’hui d’équipements modernes tout en investissant dans les technologies et les systèmes nécessaires pour construire l’armée de 2030 », a commenté le général James Rainey, le chef de l’Army Futures Command.
À noter que, pour le programme XM30, GDLS a l’avantage d’avoir déjà remporté le contrat MPF [Mobile Protected Firepower], qui vise à doter l’US Army de 504 chars légers « Giffin II », désormais appelés M10 Booker.
Photo : KF-41 Lynx