Robotique militaire : L’armée de Terre lance la 2e édition du défi CoHoMa, avec le thème « s’emparer de »
Pour rappel, s’adressant notamment aux industriels de l’armement, aux centres de recherche et à l’enseignement supérieur, ce défi devait permettre de mesurer l’apport de systèmes robotisés dans des situations opérationnelles « réalistes ». Ainsi, les participants avaient à imaginer des solutions pour reconnaître une zone inconnue et repérer une dizaine d’obstacles à contourner ou à éliminer. Le tout en mettant en oeuvre jusqu’à deux robots terrestres et un drone aérien.
Plus précisément, le scénario retenu a consisté à effectuer une reconnaissance sur un parcours d’un kilomètre, jalonné de pièges et d’adversaires à « neutraliser » via différents moyens robotisés mis à la disposition d’un chef de mission. Et cela, dans un temps contraint.
La solution proposée par l’équipe « Squadbot », formée par Arquus, Angatec [robot TEC800] et Apach [drone aérien Squadrone] a ainsi reçu le premier prix, décerné par le colonel de Peyret, directeur du BattleLab Terre. Quant aux deuxième et troisième prix, ils ont respectivement été attibués à Alérion [associé à Mines Nancy et TT Géomètres Expert] et à Polytech Montpellier.
Signe qu’elle n’entend pas perdre de temps dans ce domaine, l’armée de Terre, via son « Battle Lab », a d’ores et déjà lancé un appel à candidatures pour une seconde édition du défi CoHoMa [.pdf]. Et, cette fois-ci, il ne sera plus question de reconnaître un parcours mais… de « s’emparer » d’une position.
Et la mission « s’emparer de », précise l’armée de Terre, consiste à « s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant ou en chassant l’ennemi, qui expose directement celui qui la réalise aux feux d’un ennemi potentiellement retranché et préparé, peut se révéler particulièrement meurtrière ». Et d’ajouter : « Les unités […] qui la réalisent prennent donc un soin particulier à la préparer, en intégrant les savoir-faire tactiques et techniques de tous les types d’unités composant les forces terrestres ».
Aussi, le recours à des systèmes robotisés semi-autonomes – car il n’est pas question, d’un point de vue éthique, d’utiliser des systèmes d’armes létales autonomes [SALA] – y « trouve toute sa
pertinence, permettant de préserver le précieux potentiel humain des unités de combat. »
Les solutions que devront soumettre les candidats devront s’appuyer sur un « véhicule maître » [fourni par l’armée de Terre] et comprendre au moins deux robots terrestres et deux drones aériens autonomes. Enfin, elle devra être mis en oeuvre par « moins d’opérateurs que de satellites ».
Pour le Battle Lab Terre et l’AID, l’ambition de CoHoMa II demeure inchangée : il s’agit toujours de « fédérer les acteurs de la robotique autour d’un projet commun visant à étudier la synergie entre les hommes et les machines » afin de préparer, notamment, les spécifications d’équipements susceptibles d’être intégrés au programme SCORPION, plus, à plus long terme, au projet TITAN. Pour cela, les participants à cette seconde édition de ce défi robotique auront l’opportunité de prendre part à la réflexion menée par la section « robitisée » Vulcain, que l’armée de Terre a créée en 2021.
Photo : armée de Terre – Archive