Sous-marin : le chantier classé « secret défense » du Barracuda
Cinq sous-marins Barracuda ont été commandés à Naval Group à Cherbourg (Manche).
À Toulon (Var), des recrues de la Marine s’entraînent à manœuvrer un sous-marin. Ils s’exercent à réagir en cas d’introduction d’eau. Ils se trouvent dans un simulateur extrêmement réaliste. Dans plus d’un an, ces marins navigueront sous les flots à bord du premier sous-marin nucléaire de type Barracuda, du nom d’un poisson carnassier. Pour l’instant, le mastodonte d’acier est en plein chantier à Cherbourg (Manche), dans un hangar gigantesque pour contenir ses 100 mètres de long. Ce géant des fonds marins a été commandé il y a douze ans par la Marine nationale pour remplacer progressivement ses six sous-marins nucléaires d’attaque.
Une opération complexe
« C’est un bateau qui va deux fois plus vite à sa vitesse tactique et qui peut être déployé plus longtemps« , détaille Vincent Martinot-Lagarde, directeur du programme Barracuda à la direction générale de l’armement. Il mènera les missions habituelles de ses prédécesseurs : participation à la dissuasion nucléaire, protection de convois militaires et des côtes, renseignement. Il sera néanmoins doté en plus d’un module capable d’embarquer des nageurs de combat et leur matériel.
Autre point fort, ses capacités de frappe contre la terre. Fabriquer un sous-marin de ce type est l’une des opérations les plus complexes réalisées par l’homme. 700 000 pièces à assembler, 160 kilomètres de câbles et des soudures capables de résister aux très hautes pressions des profondeurs. Il devrait prendre la mer en 2020. L’Australie a commandé 12 sous-marins inspirés du Barracuda, un contrat à 35 milliards d’euros.