Un haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d’espionnage au profit de Pyongyang
L’on savait que l’écrivain et chroniqueur Yann Moix éprouvait de l’intérêt pour la Corée du Nord, au point d’emmener l’acteur Gérard Depardieu à Pyongyang pour assister à la parade militaire marquant le 70e anniversaire du régime nord-coréen, en septembre dernier. Mais, visiblement, ils ne furent pas les seuls Français à faire le voyage : Benoît Quennedey, un haut fonctionnaire du Sénat était en effet également de la partie.
Président de l’Association d’amitié franco-coréenne et auteur de plusieurs ouvrages plutôt conciliants à l’égard de Pyongyang, cet administrateur du Sénat, est actuellement soupçonné d’avoir collecté et transmis des informations susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation à la… Corée du Nord. Il a ainsi été interpellé et placé en garde à vue par la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI] le 25 novembre au soir, dans le cadre d’une enquête ouverte en mars par le parquet de Paris.
Habitué à intervenir sur les plateaux de la chaîne russe RT France, qui le présente comme « expert en relations internationales », ce haut fonctionnaire, diplômé de l’École nationale d’administration [ENA], est administrateur principal de la Division des Affaires administratives et financières relevant de la direction de l’architecture et des jardins du Sénat. Quelles informations a-t-il pu recueillir et livrer à la Corée du Nord dans le cadre de son travail? Mystère…
Quoi qu’il en soit, les policiers de la DGSI ont perquisionné le bureau occupé par ce haut fonctionnaire, ce qu’a confirmé, Gérard Larcher, le président du Sénat. « Il y a eu une perquisition aujourd’hui mais il n’y a aucun commentaire s’agissant d’une procédure judiciaire », a-t-il dit.
Ce n’est pas la première affaire d’espionnage qui concerne le Sénat cette année. En mai, l’hebdomadaire Le Point avait en effet révélé que des micros-espions avaient été découverts dans le bureau de M. Larcher. Un des policiers du service de la protection fut placés en garde à vue pendant 6 heures, puis remis en liberté. L’enquête conduite alors cherchait à s’assurer que ce dernier ne travaillait pas pour le compte d’une officine privée ou d’une puissance étrangère.