Violences à Sainte-Soline : “Je n’ai jamais vu ça en 25 ans” témoigne un Gendarme mobile
Largement diffusées et commentées, les images des violences contre les Gendarmes à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres ce samedi 25 mars lors de la manifestation interdite contre le projet de “super bassines”, parlent d’elles mêmes. Elles illustrent le bilan très lourd des affrontements qui ont fait des blessés de part et d’autres. Selon le parquet de Niort, les Gendarmes déplorent 47 victimes dont deux ont été hospitalisés en urgence absolue et qui sont désormais en urgence relative. 45 plaintes ont d’ailleurs été déposées par les militaires. Du côté des manifestants, sept personnes ont été prises en charge par les secours dont deux sont dans un état très grave. Pour l’une d’elles, un homme âgé de 30 ans et victime d’un traumatisme crânien, le pronostic vital est engagé. Pour leur part, les organisateurs évoquent de leur côté un chiffre de 200 manifestants blessés dont 40 graves. Un Gendarme mobile présent à Sainte-Soline témoigne de cette offre violence inédite et estime qu’il “s’agit d’un miracle s’il n’y a que 45 blessés et pas de mort parmi les Gendarmes”.
Il était en première ligne. Engagé dès vendredi soir avec son escadron pour les contrôles de zone, ce vieux “moblo” totalisant 25 ans de mobile et cinq ans de “GD” en peloton de surveillance et d’intervention (PSIG), est lui même blessé. Souffrant comme nombre de ses camarades d’un traumatisme sonore, il a déposé plainte comme 44 autres militaires. En transit pour Paris où il sera mobilisé ce mardi pour les manifestations contre les retraites, il a eu le temps de nous livrer son témoignage. “J’étais avec mon escadron en protection de la bassine lorsque nous avons subi un véritable déluge de feu alors même que nous n’avions pas lancé la moindre grenade, nous avons reçu toutes sortes d’objets et d’armes artisanales comme des flèches fixées dans des tubes en PVC avec un dispositif pyrotechnique pour les projeter comme des obus, des cocktails molotov, des parpaings, nous avons pris cher mais nous avons tenu” souffle ce militaire ayant baroudé partout y compris en opérations extérieures. “Je n’avais jamais vu ça, sauf à Mayotte mais à Sainte-Soline, c’était beaucoup plus long, ça a duré une éternité” poursuit le Gendarme qui décrit les manifestants comme “très bien équipés en protection, presque mieux que nous pour certains”. “Très vite, nous avons constaté que les assaillants étaient insensibles aux gaz, ce sont les grenades GM2L qui les ont fait reculer et en même temps ils ont été à court de munitions” détaille le “moblo” qui est “convaincu qu’avec les grenades offensives et les GLI F4- interdites après le drame de Sivens pour les premières et en 2020 pour les deuxièmes– et les GM2L avec lancement à la main -ce qui est proscrit-, les adversaires auraient été maintenus à distance et n’auraient pas pu atteindre les véhicules et n’auraient pas pu les incendier”.
“Il est convaincu qu’avec les grenades offensives et les GLI F4- interdites après le drame de Sivens pour les premières et en 2020 pour les deuxièmes– et les GM2L avec lancement à la main -ce qui est proscrit-, les adversaires auraient été maintenus à distance et n’auraient pas pu atteindre les véhicules et n’auraient pas pu les incendier”.
Pour lui, “c’est un miracle qu’il n’y ait eu que 45 camarades blessés et pas de mort parmi les Gendarmes”. “Mais le moral est là, et les jeunes Gendarmes ont bien tenu le coup, même si j’ai lu de l’inquiétude dans leur regard au début des affrontements, mais après, ils ont fait preuve d’une motivation incroyable en se donnant l’objectif d’empêcher les adversaires de passer” témoigne le gradé qui a vu une “super cohésion avec les Gendarmes départementaux pour les interpellations et l’approvisionnement en munitions, avec des motards transportant des caisses de grenades sur leurs genoux”.
3000 Gendarmes contre 6000 manifestants dont 1500 ultra-violents
Face à 6.000 manifestants, dont 1.500 très violents, venus pour certains de l’étranger en découdre, avec de l’armement et des protections, près de 3 000 gendarmes, dont vingt escadrons de gendarmerie mobile, des cavaliers de la garde républicaine, des Gendarmes sur des quad et des moyens spécialisés, dont les forces aériennes de Gendarmerie, mais aussi des Gendarmes de la Garde républicaine sur des quads ont été engagés. Les Gendarmes ont été agressés dès samedi matin, par des groupes d’individus encagoulés, équipés et armés, très mobiles et déterminés à rejoindre le chantier de construction de la bassine. Le niveau de violence est monté de plusieurs crans en puissance jusqu’en milieu d’après-midi, puis tel un cyclone, a redoublé d’intensité après une accalmie.
De nombreux objets saisis en amont
En amont de la manifestation, de nombreuses opérations de contrôle ont permis de procéder à d’importantes saisies d’objets constituant des armes ou des armes par destination, tels que des des cocktails molotovs ou de quoi en fabriquer des haches, des boules de pétanque, des frondes, des lance-pierres, des parpaings, bref, toute la panoplie du parfait pacifiste!
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Pour la première fois, des quads ont été utilisés par les Gendarmes (Photo DR) -
Photo DR -
Plusieurs véhicules de Gendarmerie ont été brûlés (Photo DR) -
Une image qui parle d’elle-même (Photo DR)