Le Service de santé des Armées poursuit ses travaux sur l’acclimatation des soldats avec l’étude PENTHERE
Un autre moyen permettant d’augmenter les performances d’un combattant passe par le développement de nouveaux équipements, à l’image de l’exosquelette, qui permet de manipuler des charges lourdes avec un minimum d’effort [et donc de fatigue]. Mais cela n’empêche nullement de mieux préparer les militaires aux conditions qu’ils rencontreront sur un théâtre d’opérations. Et c’est d’ailleurs cette approche que privilégie le ministère des Armées.
En effet, l’Institut de recherche biomédicale des Armées [IRBA] a récemment mené l’étude PEACE [pour « physiologie de l’exercice et des activités en conditions extrêmes »] afin de voir comment il serait possible d’améliorer l’acclimatation des soldats aux fortes chaleurs ainsi qu’aux basses températures.
Celle-ci a notamment consisté à suivre, pendant deux semaines, des militaires récemment affectés aux Émirats arabes unis. Les tests physiques auxquels ils ont été soumis a ainsi permis de collecter des données physiologiques [fréquence cardiaque, température, pertes sudorales, composition de la sueur, etc.]. Et l’IRBA en a déduit que la capacité d’acclimatation varie d’un individu à l’autre.
D’abord, il est apparu que ceux qui avaient déjà effectué une mission de longue durée dans un pays chaud s’acclimataient beaucoup plus rapidement que les autres. D’où l’hypothèse d’une « trace biologique laissée par une première exposition à la chaleur, responsable d’une ‘mémoire’ cellulaire réactivée lors de la réexposition », avait alors résumé Actu Santé, le magazine du Service de santé des Armées [SSA].
Plus généralement, l’étude PEACE a permis de déterminer [ou de confirmer] qu’il existait une « variabilité individuelle importante de la tolérance à la chaleur, avec des sujets présentant d’emblée une bonne tolérance à la contrainte thermique et d’autres ayant une altération marquée de leurs capacités ». Et pour identifier ceux qui s’acclimatent le plus vite aux fortes températures, l’IRBA a évoqué l’idée de faire passer un « test de terrain à la chaleur » pour mesurer « la réponse physiologique » ainsi que « la fréquence cardiaque ».
Depuis, et afin d’affiner ses travaux, l’institut de recherche du SSA a lancé l’étude PENTHERE [pour Performance ENdurance THErmorégulation Récupération], dont l’objectif est « d’apporter une meilleure connaissance scientifique sur la tolérance des militaires à la chaleur en cas d’activités physiques prolongées dans des zones soumises à des contraintes environnementales ».
« Régulièrement projetés en opérations extérieures dans des régions au climat chaud et plus ou moins humide, les militaires sont soumis à diverses contraintes environnementales et physiques qui ne sont pas sans impact sur leur organisme. Ces altérations de la thermorégulation peuvent avoir des conséquences sur leur état de santé et, in fine, sur la réalisation de leur mission », explique le ministère des Armées.
Dans le cadre de l’étude PENTHERE, une expérience a été menée au Centre national des sports de la défense [CNSD], à Fontainebleau, ce 20 juillet. Ainsi, 11 volontaires [militaires et civils] ont pris part à une épreuve d’ultra-endurance qui aura duré six heures [alors que le thermomètre indiquait 26°c pour l’Île-de-France, ndlr]. Leurs données physiologiques ont été collectés par le Laboratoire modulaire mobile et de recherche des Armées [L2MRA] qui, de création récente, permet d’effectuer des prélèvements et de conditionner les échantillons sur le terrain.
Cela étant, d’autres études sur l’acclimatation des soldats ont été récemment menées. L’un d’elles a ainsi porté sur l’alimentation, les envies alimentaires [de même que les besoins] n’étant effectivement pas les mêmes selon que l’on se trouve dans un climat tempéré, froid ou chaud.