Une enveloppe en 2024 pour faire décoller l’hélicoptère de combat de demain

Une enveloppe en 2024 pour faire décoller l’hélicoptère de combat de demain

– Forces opérations Blog – publié le

L’hélicoptère d’attaque Tigre a encore deux décennies de service dans l’armée de Terre devant lui que, déjà, militaires et industriels vont s’employer à lui trouver un successeur, révèlent les bleus budgétaires du projet de loi de finances pour 2024.

Analyser le besoin futur

Préparer la succession du Tigre au-delà de 2040, voilà l’enjeu de la nouvelle activité « Hélicoptère de combat du futur » instaurée par le PLF 2024. Évoquée dans le patch innovation de la prochaine loi de programmation militaire, la démarche envisage en particulier d’ « analyser le besoin futur de capacités d’attaque pour l’aérocombat à cet horizon et d’en définir les concepts d’architectures capacitaires ». 

Une ligne budgétaire de 30 M€ est proposée pour amorcer ces réflexions, enveloppe initiale dont l’essentiel sera engagé dès l’an prochain au titre du soutien industriel aux études d’architecture. 

S’il est trop tôt pour une vision réaliste de l’après-Tigre, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu en rappelait quelques enjeux lors des débats entourant l’adoption de la LPM : « les sauts technologiques pourront être remarquables, qu’il s’agisse d’en faire un engin occupé ou pas, de son niveau d’armement, de sa vélocité, de sa furtivité ou de son équipement en intelligence artificielle ».

Également présenté sous la dénomination de « système d’attaque de l’aérocombat futur » (SAAF), ce futur hélicoptère sera l’une des briques de TITAN, programme destiné à prendre le relais de SCORPION pour renouveler les matériels du segment lourd de l’armée de Terre.

Un Tigre « réorienté »

Derrière la préparation de l’avenir, se pose toujours la question de l’évolution d’un Tigre appelé à voler au moins jusqu’en 2040-2045. Si le rétrofit du standard HAP vers le standard HAD se poursuivra jusqu’en 2026 côté français, la réorientation du programme de rénovation à mi-vie a bien été « décidée par la LPM 2024-2030 », assure le PLF 2024.

Bien que non précisé dans la LPM, l’avenir du Tigre s’appuie désormais sur « l’hypothèse d’une décision concertée avec l’Espagne » en vue d’une opération « privilégiant la pérennisation du parc tout en réduisant les ambitions d’améliorations capacitaires ». Autrement dit, le maintien d’un parc à 67 machines se fera au prix de certains abandons n’ayant faits l’objet d’aucune annonce officielle. Tout au plus, le prochain budget annonce la réorientation du programme de missile MAST-F en cohérence avec l’hypothèse franco-espagnole.

Les livraisons de Tigre rénovés devaient à l’origine s’étaler de 2027 à 2036. Potentiellement caduc, ce calendrier sera mis à jour à l’issue des échanges conduits avec l’Espagne et l’industrie, pointe le PLF 2024. 

« Le programme Tigre est un programme pour lequel de nombreuses questions se sont posées : l’hélicoptère habité de combat existera-t-il encore en 2045/2050 ? Devons-nous mettre des crédits dans le Tigre standard 3 qui vivrait jusqu’en 2055/2060 ou faut-il consacrer ces crédits à un autre projet ? », interrogeait le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, en mai dernier. Visiblement, la question a maintenant un début de réponse.