Les SAMP/T NG français sur trajectoire pour une livraison en 2026
La modernisation des systèmes de défense sol-air français SAMP/T est sur les rails, jalon majeur d’un effort lancé en 2021 par la France et l’Italie. Annoncé hier par le ministre des Armées Sébastien Lecornu, le contrat français prévoit la livraison d’une première section rénovée à l’armée de l’Air et de l’Espace en 2026.
Organisée lundi et mardi à Rome, la seconde édition de la Conférence sur la défense aérienne de l’Europe aura été l’occasion pour le ministre des Armées d’officialiser « la commande par la France de 8 systèmes SAMP/T NG dont les premiers entreront dans les forces armées dès 2026 ». Quelque 600 M€ avaient été inscrits au budget 2024 pour – entre autres – lancer cette opération de rénovation.
La commande actée hier porte en réalité sur sept sections complètes. Deux exemplaires de pré-série ont en effet été acquis en juillet 2023 par la France et début 2024 par l’Italie à des fins de développement, explique le maître d’œuvre industriel, Eurosam. Le rétrofit de cet exemplaire vers la configuration de série n’a pas encore fait l’objet d’une commande, nous précise Eurosam. Chaque section française comprendra un radar Ground Fire 300, un module d’engagement et quatre lanceurs de nouvelle génération, poursuit l’entreprise formée par Thales et MBDA.
Cette annonce précède de peu le lancement d’une campagne de tirs programmée pour le mois prochain, autre « jalon important vers le déploiement de ce système » selon le ministère des Armées. Le programme binational comprend également l’opération Aster 30 Block 1 NT, un traitement des obsolescences combiné à l’amélioration des performances du missile face à l’évolution des menaces.
Une fois rénové, ce système « pleinement européen » sera « capable de traiter des menaces plus significatives, notamment les missiles balistiques de courte et moyenne portée, y compris hypersoniques », relève-t-on côté français.
Pour les différents sites industriels mobilisés, l’heure est donc au lancement de la production en série. Les modules d’engagement français seront conçus par les équipes Thales de Fleury-les-Aubrais, également en charge des activités de regroupement conduites sur chaque lanceur avant leur livraison au client. C’est aussi dans le Loiret qu’a été achevée, avant l’été, l’intégration du prototype de SAMP/T NG destiné aux essais de qualification.
En attendant cette refonte, le SAMP/T fourni conjointement par la France et l’Italie« a déjà démontré son efficacité au combat en Ukraine », rappelait Sébastien Lecornu. Si Paris reste discret sur une éventuelle aide supplémentaire, Rome se positionne à demi-mot par l’entremise de son ministre de la Défense. « Le système SAMP/T que nous avons livré, et celui que j’espère nous livrerons aussi vite que possible, a permis aux Ukrainiens de se défendre face aux attaques de missiles russes », annonçait en effet Guido Crosetto, le 6 septembre à l’issue d’une nouvelle réunion au format Ramstein. Un renforcement du bouclier ukrainien à nouveau évoqué quelques jours plus tard par les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
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