La Grèce privilégie la modernisation de 500 blindés M113 aux dépens d’un achat de VBCI français
Depuis que le projet de véhicule de combat d’infanterie [VCI] Kentauros, qui devait être mené par le constructeur automobile ELVO, a été abandonné, dans les années 2000, l’armée grecque tente, en vain, de moderniser son infanterie mécanisée.
« Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », avait estimé le site grec Defence Review. Or, on était alors en 2019… et ce dossier n’a que très peu évolué par la suite, la seule avancée ayant été la livraison de 40 VCI Marder allemands en échange de la cession à l’Ukraine de BMP-1 d’origine russe.
Pourtant, en 2020, la Grèce avait adressé une demande aux États-Unis afin d’obtenir au moins 350 VCI M2A2 / M2A2OD Bradley d’occasion. Mais il fallut trois ans à l’administration américaine pour instruire cette requête, celle-ci ayant fini par approuver le transfert de 300 exemplaires en mars 2023.
Cette dernière proposa ainsi à Athènes la cession, à titre gracieux, de 62 Bradley au titre du programme « Excess Defense Articles » [EDA] et de lui en vendre 102 autres, alors stockés chez BAE Systems Land & Armaments. Mais l’état-major grec refusa cette offre, la remise en état des blindés proposés étant beaucoup trop coûteuse par rapport à ses disponibilités financières.
Puis, en octobre, l’armée grecque confirma son intérêt pour une offre qui lui avait remise KNDS France quelques mois plus tôt. Celle-ci portait sur la livraison « immédiate » de 120 VBCI [Véhicules blindés de combat d’infanterie], sous réserve d’une commande de 250 VBCI « Philoctète », dans le cadre d’une « co-production » avec l’industrie locale. Et cela alors que l’allemand Rheinmetall espérait lui vendre son KF-41 Lynx.
Finalement, selon le site spécialisé OnAlert, l’état-major grec ne commandera ni l’un ni l’autre. En effet, considérant que l’achat de VCI neufs étant trop coûteux, il privilégierait une offre faite par l’israélien Rafael visant à moderniser des blindés M-113 de facture américaine.
« Il semble que la proposition de l’Israélien Rafael, faite en collaboration avec le Grec METKA, au sujet de la modernisation d’au moins 500 M-113, ait désormais pris un net avantage », écrit OnAlert.
Ainsi, il est question de doter les M-113 concernés d’un tourelleau téléopérée muni d’un canon de 30 mm, d’un blindage renforcé, d’une nouveau groupe motopropulseur plus puissants, de systèmes de communications et de capteurs optroniques dernier cri. Les travaux seraient assurés par l’usine que possède METLA à Magnesia. Le coût de ce programme serait bien inférieur à 8 millions d’euros par blindé qu’il aurait fallu débourser pour remettre en état les Bradley d’occasion.
Cela étant, le M-113 ne « boxe » pas dans la même catégorie que les VBCI, KF-41 Lynx et autres Bradley. Étant un véhicule de transport de troupe, il affiche une masse de seulement 12 tonnes… alors qu’un VCI est deux fois plus lourd.