Affaire Benalla : le directeur général réconforte les réservistes et envisage des sanctions

Affaire Benalla : le directeur général réconforte les réservistes et envisage des sanctions

L’Essor – 23 juillet 2018

https://lessor.org/affaire-benalla-le-directeur-general-reconforte-les-reservistes-et-envisage-des-sanctions/

L’affaire “Benalla” qui implique aussi Vincent Crase, réserviste opérationnel, suscite des réactions et des interrogations au sein de l’arme tant au niveau des actifs, que des retraités. Mais surtout parmi les réservistes qui ont réagi et commenté sur les forums spécialisés, les groupes “Facebook” et sur le site de l’Essor. Le Parisien évoque même “un malaise”, mais pour celles et ceux qui ont vécu 2001 et 1989, la situation n’est pas comparable.

Nombre de réservistes ont été “étonnés” voire, choqués ou scandalisés  par cette nomination d’Alexandre Benalla au grade de lieutenant-colonel. Des actifs, notamment des cadres qui gèrent et notent les réservistes sont “gênés aux entournures” pour justifier auprès de leur troupes un tel avancement et certains découvrent même l’existence de ces réservistes spécialistes au sein d’un vivier très spécial de 74 personnes sur …30 000 réservistes.

Le directeur général, dans une note interne adressée aux réservistes opérationnels et citoyens par le biais et dont l’Essor au eu connaissance s’adresse à eux pour les réconforter.

Je comprends le sentiment d’injustice que beaucoup d’entre vous éprouvent au regard d’une mise en cause qui n’a rien à voir avec des activités de réserviste.

En 2017, 80 s’entre vous ont été blessés dont 20 victimes d’agression écrit notamment le général Lizurey.

Dans ces moment de tourbillon médiatique, je souhaitais vous assurer de ma totale confiance pour votre engagement exemplaire et constant au service du pays. Soyez convaincu de ma reconnaissance et de celle de tous les personnels d’active aux cotés desquels vous vous engagez chaque jour. 

Richard Lizurey

Dans une autre note révélée par le Parisien la direction générale explique la situation de Benalla et Crase dans la réserve et évoque d’éventuelles sanctions qui paraissent désormais inéluctables même si Alexandre Benalla et Vincent Crase n’étaient pas en mission le 1er mai et qu’ils ne sont pas mis en cause au titre de leurs activités de réservistes.

Un réserviste doit en effet avoir un comportement conforme aux règlements auxquels ils sont soumis même en dehors des périodes pendant lesquelles il est “sous les drapeaux“.

Règlement applicable aux militaires de la réserve 

Les faits reprochés à ces deux personnes, commis en dehors de tout lien avec le service de la gendarmerie, auront pour autant des conséquences disciplinaires et statutaires sur leur qualité de réserviste.”

La direction générale 

Texte de la note adressée aux réservistes par le directeur général

Deux personnels, par ailleurs réservistes de la gendarmerie nationale, sont mis en cause dans une affaire de violences en service de maintien de l’ordre à Paris. Ils n’étaient pas employés en mission par la gendarmerie nationale lors des faits reprochés commis le 1er mai dernier.

Il paraît important de vous donner quelques informations sur la situation.

L’un d’entre eux (Alexandre B.) est engagé dans la réserve opérationnelle depuis 2009. Il n’a pas été employé depuis 2015. En 2017, il a été radié à sa demande de la réserve opérationnelle, et a été intégré comme spécialiste expert pour apporter un éclairage sur la fonction protection. Ce vivier peu connu est constitué de 74 personnes recrutées pour leurs compétences particulières (informaticiens, linguistes, communicants, juristes, spécialistes ressources humaines, cadre de sécurité etc…). Ce statut ne permet pas d’être employé en dehors de son domaine de compétence, et exclut toute mission opérationnelle. Le grade d’Alexandre B. (Lieutenant-colonel) lui a été conféré au titre de son niveau d’expertise et pour le seul exercice de sa mission. Il n’a jamais été employé par la gendarmerie nationale dans ce cadre.

Le second (Vincent C.), chef d’escadron de la réserve opérationnelle, a quant à lui intégré cette dernière en 1996. Il a effectué régulièrement des missions de formation et d’encadrement.

Les faits reprochés à ces deux personnes, commis en dehors de tout lien avec le service de la gendarmerie, auront pour autant des conséquences disciplinaires et statutaires sur leur qualité de réserviste.”

Radiation de la réserve : comment ça se passe ?

Article R4211-12 La radiation de la réserve opérationnelle peut être prononcée, après avis d’une commission présidée par un officier de carrière, pour insuffisance professionnelle, inconduite notoire, faute grave dans le service ou contre la discipline, faute contre l’honneur ou la probité, ou pour des faits ayant entraîné une condamnation à une peine d’emprisonnement autre que celles prévues au 5° de l’article R. 4211-10.L’organisation et les modalités de fonctionnement de la commission mentionnée au premier alinéa sont fixées par arrêté du ministre de la défense.

Article R4211-10 La radiation de la réserve est prononcée d’office par l’autorité militaire dans les cas suivants : 1° Admission dans l’armée professionnelle par souscription d’un engagement ou recrutement dans un corps militaire ; 2° Atteinte de la limite d’âge du grade définie à l’article L. 4221-2 ; 3° Réforme définitive ; 4° Perte de la nationalité française ; 5° Condamnation soit à la perte des droits civiques ou à l’interdiction d’exercer un emploi public, soit à une peine criminelle, soit à la destitution ou à la perte du grade dans les conditions prévues aux articles L. 311-3 à L. 311-9 du code de justice militaire ; 6° Retrait définitif par l’autorité militaire de l’agrément donné à la demande d’accès à la réserve citoyenne.