Les trois derniers Mirage 2000N démantelés à Châteaudun
Philippe Provôt – L’Écho républicain – Publié le 03/09/2018
Mis en service en 1988, le Mirage 2000N sera remplacé par le Rafale B. Les derniers appareils seront démantelés à Châteaudun. © Agence Chateaudun
Les trois derniers Mirage 2000N en service ont rejoint l’ex-base aérienne dunoise pour y être démantelés. Ils seront remplacés par le Rafale B.
Ils ont rejoint leurs camarades de cimetière. En provenance de la base aérienne 125 d’Istres (Bouches-du-Rhône), les trois derniers Mirage 2000N de l’armée de l’air encore en service se sont posés, jeudi, sur le tarmac de l’Élément air rattaché 279 de Châteaudun, où ils seront démantelés. La fin d’une époque.
Dans le cadre d’un plan de modernisation, ces avions de pénétration, reconnaissables à leurs ailes delta (en forme de triangle), seront remplacés par le Rafale B. Ils étaient destinés à la dissuasion nucléaire, depuis leur mise en service, en 1988.
La flotte française a entretenu jusqu’à soixante-dix Mirage 2000N, répartis initialement sur trois unités, puis sur une seule, à Istres, à partir de 2010, les deux autres étant dissoutes. Leur retraite a entraîné le transfert de l’escadron 2-4 Lafayette au sein de la base aérienne 113 de Saint-Dizier (Haute-Marne), au mois de juin.
Le Mirage 2000N assurait une permanence 24 heures sur 24. Ce petit bombardier français au ventre gris et au fuselage vert pouvait transporter une charge nucléaire de 300 kilotonnes.
Les trois derniers appareils reposent désormais dans les hangars de l’ex-base de Châteaudun, où ils ont rejoint une dizaine d’autres d’aéronefs de ce type. Ils y seront démantelés.Leurs pièces serviront aux autres flottes de Mirage 2000 encore en service au sein de l’armée de l’air : les Mirage 2000D, 2000C et 2000-5, destinés à l’appui au sol pour le premier, et à la police du ciel pour les deux autres.
La dissuasion nucléaire au sein des forces aériennes stratégiques revient maintenant au Rafale B. Le plus récent avion de combat de Dassault Aviation est conçu pour être très discret. Il aura pour mission de protéger la France.
Quelque 300 aéronefs en fin de vie sont encore à démanteler avant 2021, sur l’Élément air rattaché 279 de Châteaudun, date à laquelle l’emprise militaire de 450 hectares devra être libérée. Cette décision du ministère des Armées, survenue au cœur de l’été, a soulevé la colère des élus de l’arrondissement dunois, qui ont posé cinq conditions à l’armée et au ministère des Finances, parmi lesquelles reculer l’échéancier et obtenir des aides de l’État.
289 personnels, dont 67 civils, sont encore présents sur l’ex-base aérienne de Châteaudun, pour assurer des activités de stockage d’avions complets, la gestion des aéronefs en fin de vie, le soutien des systèmes d’information logistique et l’hébergement d’applications.