Un important chef djihadiste « probablement » tué par l’armée française au Mali
Amadou Koufa était le chef du Front de libération de la Macina. Selon les informations du « Monde », 34 terroristes ont été tués dans l’opération menée par la force « Barkhane ».
Il était l’une des figures principales du djihadisme au Mali depuis trois ans. Amadou Koufa, un prédicateur chef du Front de libération de la Macina (FLM), mouvement armé né dans le centre du pays, a « probablement » été tué au cours d’une opération militaire de la force « Barkhane », dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 novembre, a annoncé le ministère français des armées. Amadou Koufa se trouvait dans la région de Mopti, au centre du pays.
Au total, trente-quatre terroristes ont été neutralisés, selon les informations du Monde. « Les armées françaises engagées au Sahel au sein de l’opération “Barkhane” ont mené une action d’ampleur, complexe et audacieuse qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad Ag Ghali, Hamadoun Kouffa, chef de la katiba Massina », indique le communiqué de la ministre des armées, Florence Parly. Selon elle, « l’opération (…) porte un coup sérieux à une organisation terroriste particulièrement brutale. Celle-ci a visé de manière répétée les civils et les symboles de l’autorité de l’Etat malien. L’affaiblissement des groupes terroristes est essentiel pour envisager le retour des services publics, l’accès à l’éducation, la normalisation graduelle de la vie quotidienne. »
Amadou Koufa venait d’appeler les populations de l’ethnie peule à rejoindre le djihad dans une vidéo de propagande, diffusée le 8 novembre, où il figurait aux côtés de l’émir touareg Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) agissant autour de Kidal, dans le nord du Mali, et de l’Algérien Djamel Okacha, alias Yahia Abou Al-Hammam, dirigeant d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et influent dans la région de Tombouctou. « J’en appelle aux Peuls où qu’ils se trouvent : au Sénégal, au Mali, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Nigeria, au Ghana et au Cameroun », disait Amadou Koufa dans cette vidéo.
« L’action de nombreux moyens aériens »
Dans un communiqué, le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, a salué l’action de ses forces : « Cette opération a combiné l’action de nombreux moyens aériens : avions Mirage 2000, hélicoptères Tigre et Gazelle appuyés par des drones Reaper, ravitailleur C135 et hélicoptères de manœuvre. Des frappes aériennes ont permis de réaliser un effet de sidération sur l’objectif, puis d’exploiter cette action par des assauts héliportés et par l’engagement au sol des militaires français », indique-t-il.
Ce type d’opération fait généralement l’objet d’une préparation longue, avant qu’une opportunité permette de lancer les forces. Le général Lecointre en profite pour évoquer « un succès supplémentaire dans la lutte menée par les armées françaises aux côtés des forces armées maliennes, de celles de la force conjointe du G5 Sahel et de la Minusma, pour la sécurité au Mali et au Sahel ».
Mais la situation sécuritaire reste très mauvaise, notamment dans le centre du pays où le gouvernement malien n’est guère présent et où la France veut laisser les forces du pays agir. Dans cette région, le contexte, très précaire, s’est beaucoup dégradé ces derniers mois et est marqué par des exactions de part et d’autre. La région de Mopti, dans le centre du Mali, a été au cours des derniers mois de plus en plus infiltrée par les groupes djihadistes. Défaits par l’armée française lors de l’opération « Serval » en janvier 2013, ils profitent des immensités désertiques de la région et des conflits locaux de voisinage pour régulièrement reconstituer leurs groupes combattants.