Passer Noël au sein du contingent français de la Finul
ReportageConcours de la meilleure crèche, dîner festif et distribution de cadeaux pour les Casques bleus français et finlandais de la Force Commander Reserve (FCR), à proximité de Deir Kifa, au Liban-Sud.
Tradition oblige, pour Noël, les forces françaises en opex (opération extérieure) ont organisé un concours de crèches entre les différentes divisions de la Force Commander Reserve (FCR) basées non loin de Deir Kifa, au Liban-Sud. De l’escadron d’éclairage et d’intervention aux sous-groupements logistique, de maintenance et de transmissions, l’ensemble du camp s’est mobilisé dans une ambiance festive. La compagnie d’infanterie finlandaise, forte de 160 militaires, s’est aussi prêtée au jeu. Les Casques bleus finlandais qui ont intégré depuis avril 2017 la FCR sont placés sous contrôle opérationnel français. En novembre dernier, de nouvelles troupes finlandaises du Support National Element (SNE) étaient arrivées sur le camp de Deir Kifa.
Pour les soldats français et finlandais, l’ambiance est à la fête ce jour-là. Le jury fait la tournée des différents quartiers de la base militaire, dans une ambiance bon enfant. Huit crèches, toutes grandeur nature, sont aménagées. La notation prend notamment en compte plusieurs critères, le « réalisme », la « mise en scène » ou l’« originalité », retenus afin d’élire la meilleure crèche de la compétition. C’est l’unité de commandement et d’appui qui est déclarée gagnante, tellement la crèche qu’elle avait montée semblait réelle, avec ses personnages et sa mise en scène.
« L’armée française, c’est comme une grande famille »
Le dîner de Noël a suivi l’annonce des résultats. Au menu, des spécialités libanaises. La table des hauts gradés est dressée au centre du chapiteau installé pour l’occasion. Le chef d’état-major de la Finul, Yann Gravêthe, participe aux agapes. À l’image d’Emmanuel Macron en visite au Tchad aux côtés des militaires de l’Opération Barkhane, il est de rigueur qu’un officiel soit présent aux côtés des soldats français mobilisés hors de la métropole. Le général de corps d’armée, Vincent Guionie, à la tête du commandement des forces terrestres, adresse quelques mots de soutien à l’assistance.
L’ensemble des troupes sont attablées sous le chapiteau, à l’exception des militaires chargés d’assurer la sécurité du camp. Avec quelques minutes de retard sur l’horaire prévu, les habitudes de vocabulaire militaire ressurgissent : « Dépêchez-vous d’attendre », souffle, amusé, un gradé rattaché aux actions civilo-militaires. Originaire de la région lyonnaise, ce dernier a déjà passé plusieurs Noël loin des siens en Côte d’Ivoire et en Afghanistan. Malgré la distance, l’ambiance est chaleureuse. La soirée est synonyme de joie, rythmée par les mélodies de cornemuse et les chants entonnés en chœur, dont « ceux du Liban » en hommage aux soldats français tués lors de l’attentat du Drakkar le 23 octobre 1983. En matière de cadeaux, l’armée a tout prévu avec la distribution d’un appareil mobile de musculation pour l’ensemble du régiment.
Le père Noël effectue un tour entre les rangées de tables avant de recevoir les militaires souhaitant prendre une photo à ses côtés. Cadeau ultime : au terme d’une nuit festive, le réveil s’effectuera avec une heure de décalage par rapport au réveil habituel.
Depuis 1978
Postée sur un « gros caillou », la base militaire française de Deir Kifa a une vue imprenable sur l’ensemble des vallons environnants. L’opération Daman, depuis 1978, date de création par le Conseil de sécurité de l’ONU de la Finul, est le nom donné à la contribution française à la force internationale. Il ne s’agit pas d’une démonstration de force, mais de contribuer au maintien de la paix dans la région, comme l’explique Pierre. « Daman » comme force de réserve agit en tant que « principal moyen de réaction, de dissuasion et de coercition » de la Finul, selon lui.