Dissuasion – Un Rafale de l’escadron 2/4 La Fayette a effectué avec succès un tir d’évaluation du missile ASMP-A
Régulièrement, les Forces aériennes stratégiques [FAS] mènent un exercice qui, appelé « Poker », vise à simuler un raid nucléaire. Il s’agit ainsi de vérifier leur capacité opérationnelle et de renforcer la crédibilité de la composante aéroportée de la dissuasion française.
Mobilisant des dizaines d’appareils, y compris d’unités « conventionnelles » [*], ce type d’exercice est planifié comme une opération à part entière. Il s’agit avant tout pour l’avion des FAS sollicité d’assurer un vol d’endurance de plusieurs heures tout en déjouant des menaces aériennes et terrestres et d’effectuer un tir – réel ou simulé – d’un missile ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée – Amélioré] à plusieurs centaines de kilomètres de la cible.
Un tel exercice a donc eu lieu, avec succès, le 4 février, a annoncé le ministère des Armées. En effet, un Rafale B de l’Escadron de chasse 2/4 La Fayette a décollé de la base aérienne 113 de Saint-Dizier pour une mission « comprenant toutes les phases caractéristiques d’une mission de dissuasion nucléaire ».
Pendant les 11 heures qu’aura duré sa mission, ce Rafale B a enchaîné une phase à haute altitude, pendant laquelle il a été ravitaillé en vol par un C-135FR et un A-330 MRTT « Phénix » de la 31e Escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégique, une pénétration à très basse altitude et à très grande vitesse en mode « suivi de terrain » [300 pieds, à 500 nœuds] et un tir de précision d’un missile ASMP-A, évidemment sans charge nucléaire, sur une zone d’essais du centre DGA Essais de missiles, à Biscarrosse, dans les Landes.
Via un communiqué, la ministre des Armées, Florence Parly, a exprimé sa « sa satisfaction après le nouveau succès d’un tir d’évaluation des forces du système d’armes ‘Rafale B / missile Air sol de moyenne portée amélioré’, au terme d’une opération représentative d’une mission réelle de dissuasion nucléaire » et adressé ses « vives félicitations à l’ensemble des aviateurs des Forces aériennes stratégiques (FAS), des personnels de la Direction générale de l’armement (DGA) et des entreprises qui ont œuvré à sa réussite. »
« Ce succès renforce la crédibilité technico-opérationnelle de la dissuasion dont la permanence de la composante aéroportée est assurée sans discontinuité par l’armée de l’Air depuis 1964 », a souligné le ministère des Armées.
Cette simulation d’un raid nucléaire a été réalisée deux semaines après le vol retour, le 17 janvier, de deux Rafale de la 4e Escadre de chasse ayant décollé de La Réunion, où ils étaient arrivés après avoir participé à l’exercice Marathon Monfreid, à Djibouti.
Selon Air&Cosmos, « pour démontrer qu’ils restent opérationnels après plus de 11 heures de vol, les Rafale ont participé à un exercice tactique a leur arrivée au dessus de la métropole », au cours duquel ils « devaient réaliser une mission de pénétration et simuler le tir d’un missile ASMPA tandis que d’autre appareils ayant décollés de Saint-Dizier tentaient de les intercepter. »
[*] Les avions des FAS [Rafale B et avions ravitailleurs] participent aussi aux missions « conventionnelles ».