Deux militaires français tués au Burkina: les biographies des deux commandos marine

Deux militaires français tués au Burkina: les biographies des deux commandos marine

 

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Maitre Cédric de Pierrepont (à gauche)
Né en 1986, le maître de Pierrepont est entré dans la Marine nationale en 2004, au sein des équipages de la flotte. Il intègre en 2005 la spécialité de fusilier marin et se distingue en terminant premier sur quarante-sept de son cours de Brevet élémentaire. Un an et demi plus tard, il réussit le stage commando. Il est ensuite affecté au commando de Penfentenyo où il est promu au grade de second-maître et obtient son brevet d’aptitude technique fusilier marin-commando. En août 2012, il réussit le cours de nageur de combat puis rallie le commando Hubert. Il y occupait les fonctions de chef de groupe commando depuis le 1er avril 2018. Le maître de Pierrepont était pacsé. Il cumulait 15 ans de service au cours desquels il a plusieurs fois été engagé sur des théâtres d’opérations en Méditerranée, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était déployé depuis le 30 mars dernier. Il était titulaire de quatre citations (à l’ordre du régiment, de la brigade et de la division) avec attribution de la Croix de la Valeur Militaire et d’une citation à l’ordre de la Brigade avec attribution de la Médaille d’or de la Défense nationale. Il était en outre décoré entre autres de la Médaille d’or de la défense nationale « Nageur de combat – Missions d’opérations extérieures » et de la médaille d’Outre-mer avec agrafes Sahel et Liban.

Maître Alain Bertoncello
Le Maitre Alain Bertoncello, né en 1991, est entré dans la Marine nationale en rejoignant l’école de maistrance le 14 février 2011. Il choisit le 1er mars 2012 la spécialité de fusilier marin et réussit le stage commando la même année. Après 5 ans au commando Jaubert, il obtient le brevet de nageur de combat et rejoint le commando Hubert basé à Saint-Mandrier dans le Var, où il était affecté depuis juillet 2017. Après son entrée au sein des commandos marine, le maître Bertoncello a participé à des missions de défense des intérêts maritimes français aux Seychelles (protection des thoniers) et à plusieurs opérations extérieures au Qatar, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était engagé depuis le 30 mars dernier. Le MT Bertoncello était pacsé. Il cumulait plus de 7 ans de service au sein de la Marine nationale. Il était titulaire d’une citation à l’ordre du régiment avec attribution de la Médaille d’or de la Défense nationale et était décoré de la Médaille d’Outre-mer pour le Moyen-Orient ainsi que de la Médaille d’argent de la Défense nationale.

Burkina: deux commandos marine français tués lors d’une opération de libération d’otages

Quatre otages dont les deux Français enlevés au Bénin la semaine dernière ont été libérés par les forces françaises dans le nord du Burkina Faso. Les Français Patrick Picque et Laurent Lassimouillas avaient été enlevés le 1er mai dans le nord du Bénin.

Une Américaine et une Sud-Coréenne ont aussi été libérées.

Au cours de l’opération, les forces françaises ont perdu deux soldats. Il s’agit de commandos marine appartenant au commando Hubert de Saint-Mandrier.

Cette opération a été décidée après la localisation d’un campement suspect dans le nord du Burkina Faso, zone où l’activité des GAT est intense. Le raid a visé un campement installé à proximité de la frontière malienne, dans la réserve sylvo-pastorale située autour de Gorom-Gorom, dans l’angle nord-est entre le Mali, le Niger et le Burkina.

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L’assaut a été lancé dans la nuit de jeudi à vendredi, permettant la libération de quatre otages. Quatre ravisseurs ont été tués.

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Florence Parly a donné quelques détails sur cette opération et dévoilé l’identité des deux commandos marine tués au combat:
« Je salue la mémoire des deux militaires des forces spéciales de l’opération Barkhane morts pour la France lors de la libération de quatre otages au Burkina Faso. Le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello sont décédés au cours d’une mission qui a permis de libérer quatre otages cette nuit : deux Français, enlevés récemment au Bénin, ainsi qu’une ressortissante américaine et une ressortissante sud-coréenne. C’est avec émotion et tristesse que j’adresse mes pensées aux familles des deux militaires décédés, à leurs proches, à leurs frères d’armes et à l’ensemble des commandos marine« .

Le chef d’état-major des armées a fourni d’autres précisions dont la confirmation d’un soutien US en matière de renseignement (drones Reaper):
« Le général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des armées, s’incline devant la mémoire du maître Cédric de Pierrepont et du maître Alain Bertoncello, officiers mariniers des forces spéciales, tués lors d’une opération de libération d’otages au Burkina Faso, dans la nuit du 9 au 10 mai. Il assure leurs familles, leurs proches et leurs camarades de son soutien et leur témoigne de son profond respect devant la détermination héroïque dont les deux militaires ont fait preuve. Il salue l’engagement exemplaire des forces spéciales françaises qui, avec le concours direct de l’opération Barkhane, des forces armées burkinabé et le soutien en renseignement américain, ont libéré quatre otages de leurs ravisseurs terroristes. Cette libération d’otages, au prix de la vie de deux commandos marine, démontre la maîtrise technique des forces spéciales françaises et leur courage héroïque. L’action précise et déterminée des militaires français a permis de neutraliser les ravisseurs en préservant la vie des otages, au prix de la vie de nos deux camarades. Cette opération audacieuse a permis de sauver les quatre personnes retenues prisonnières sur le campement : les deux otages français ainsi qu’une citoyenne américaine et une ressortissante sud-coréenne.
Elle a été rendue possible par la mobilisation des moyens de Barkhane, l’implication des forces burkinabé et le soutien américain en renseignement. Ces facteurs ont été essentiels pour le succès de l’opération, garantissant la réactivité dès l’annonce de la disparition des deux Français, la mise à disposition de moyens et la cohérence d’ensemble de l’opération. Cette opération démontre l’engagement des armées françaises pour porter secours à leurs compatriotes, au risque de la vie de leurs soldats« .