Ukraine : la Russie retire ses troupes, premier signe d’une désescalade ?
Les faits
La Russie a annoncé le retrait d’une partie de ses soldats de la frontière russo-ukrainienne. Il s’agit du premier signe de désescalade depuis le début du regain des tensions à l’automne 2021.
par Léo Durin – La Croix- publié le
Pour la première fois depuis le début de la crise en Ukraine, à l’automne dernier, les tensions semblent diminuer. Le ministère de la défense russe a annoncé mardi 15 février le retrait d’une partie des plus de 100 000 soldats massés à la frontière ukrainienne depuis plusieurs semaines.
« Les unités des districts militaires du Sud et de l’Ouest, qui ont achevé leurs tâches, ont déjà commencé à procéder au chargement sur les moyens de transport ferroviaires et routiers et commenceront à retourner vers leurs garnisons aujourd’hui », a annoncé le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov.
Une attaque attendue le 16 février
Le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, s’est aussitôt félicité de cette évolution. « Ensemble avec nos partenaires, nous avons réussi à empêcher toute nouvelle escalade de la part de la Russie », a-t-il déclaré dans la foulée de l’annonce russe.
La décision inattendue de Moscou intervient alors que les tensions avaient atteint leur paroxysme, et qu’une invasion était même attendue par certains mercredi 16 février. Le porte-parole du département d’État américain, équivalent du ministère des affaires étrangères, avait déclaré n’avoir vu « aucun signe concret de désescalade » peu avant ce revirement de situation.
Les Américains avaient même pris la décision de déplacer leur ambassade de Kiev, proche des troupes russes stationnées en Biélorussie, à Lviv, dans l’ouest du pays, plus à l’abri d’une éventuelle invasion.
« Toujours une chance » pour le dialogue
Lors de sa visite à Kiev, lundi 14 février, Olaf Scholz, le chancelier allemand, avait semblé plus optimiste, en exhortant les Russes à « saisir les offres de dialogue ». Sa ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait quant à elle demandé au Kremlin de « retirer ses troupes » de la frontière.
Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a quant à lui déclaré qu’il y avait « toujours une chance » et que les « possibilités sont loin d’être épuisées », proposant même de « prolonger et d’élargir le dialogue », selon des images diffusées à la télévision. Des propos nettement moins offensifs que ceux qui ont émaillé la communication du Kremlin ces dernières semaines.