Afrique : le rapport sur la reconfiguration du dispositif militaire français présenté à Macron
Les nouvelles modalités de la présence militaire française en Afrique prévoient une réduction significative pour ne conserver qu’un détachement de liaison permanent.
L’envoyé personnel d’Emmanuel Macron en Afrique, Jean-Marie Bockel, a remis lundi au président français son rapport sur la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique, qui prône un partenariat «renouvelé» et «coconstruit», a annoncé l’Élysée. «Les recommandations s’inscrivent dans la volonté de mise en œuvre d’un partenariat de défense renouvelé, répondant aux besoins exprimés par nos partenaires, et coconstruit avec eux, dans le plein respect de leur souveraineté», ajoute la présidence.
La mission de l’ancien secrétaire d’État à la Coopération sous l’ancien président Nicolas Sarkozy concernait les quatre pays où sont implantées des bases militaires françaises sur le continent, hors celle de Djibouti: Sénégal, Côte d’Ivoire, Tchad et Gabon.
Abaisser les forces prépositionnées
Contrairement aux autres pays où il s’est entretenu tant avec les autorités qu’avec des représentants de la société civile, Jean-Marie Bockel n’a pas pu se rendre à Dakar et émettre des recommandations concernant le Sénégal, en raison des élections présidentielles et législatives qui s’y sont déroulées ces derniers mois. Selon le plan envisagé par l’exécutif et qui ne devrait pas faire l’objet d’annonces formelles, la France prévoit d’abaisser les forces prépositionnées dont elle dispose sur ses emprises militaires.
Le 6 novembre, Jean-Marie Bockel avait confirmé, lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense, la réduction de voilure sans dévoiler de chiffres, arguant alors que les données étaient classifiées. Au début de l’été, deux sources proches de l’exécutif et une source militaire avaient confié à l’AFP que le projet visait à conserver une centaine de militaires au Gabon (contre 350 alors), autant au Sénégal (contre 350) et en Côte d’Ivoire (600 auparavant) ainsi que quelque 300 au Tchad (contre 1000).
Les nouvelles modalités de la présence militaire française en Afrique prévoient une réduction significative pour ne conserver qu’un détachement de liaison permanent et dans le même temps d’adapter l’offre de coopération militaire aux besoins exprimés par ces pays, explique-t-on à Paris.