Émeutes : de mystérieux anti-casseurs près de la base militaire de Lorient
Par Amaury Coutansais-Pervinquière – Le Figaro – Publié le 3 juillet 2023
La Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos) indique n’avoir pas «vent de ce genre d’action au sein de nos jeunes ou moins jeunes».
Non, «aucune milice n’est à l’œuvre aux côtés ou à la place de la police», s’est défendu Fabrice Loher, maire de Lorient sur Facebook. Pourtant, vendredi 30 au soir, une trentaine de jeunes encapuchonnés, cagoulés et vêtus d’habits sportifs ont bel et bien interpellé des émeutiers à Lorient, base navale où stationnent des fusiliers marins et des commandos marines. « Qui nous sommes? Je ne peux pas vous le dire. Mais nous sommes du bon côté, nous… », ont-ils expliqué à nos confrères d’Ouest-France, qui les décrivent comme «taillés en V, très mobiles et se déplaçant en groupe compact».
Plusieurs vidéos, visionnées par Le Figaro, attestent d’interpellations musclées d’émeutiers, menottés avec des serres-flex, et qui s’égosillent en criant leur innocence. Vitupérations qui ne semblent pas convaincre les «anti-casseurs» qui les remettent aux forces de l’ordre. Lorsque les gaz lacrymogènes permettent le reflux d’une cinquantaine de pillards, deux des membres de ce groupe éteignent un feu naissant, rapporte à nouveau nos confrères.
« On a laissé faire en début de soirée, parce que ça nous a soulagés», a expliqué une source policière anonyme au Télégramme. Les forces de l’ordre, interrogées par nos confrères, ont expliqué ne pas connaître ces «anti-casseurs» qui se sont présentés spontanément pour les aider. Une aide qui n’est d’ailleurs pas illégale. «Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche», précise l’article 73 du code de procédure pénale.
La Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos), a répondu au Télégramme n’avoir pas «eu vent de ce genre d’action au sein de nos jeunes ou moins jeunes», rappelant qu’il «ne s’agit pas du périmètre d’intervention des armées ni de notre force». Bien qu’un sondage indique que 70% des Français demandent l’intervention de l’armée pour rétablir l’ordre, l’armée n’est pas conçue pour le maintien de l’ordre.