En 2020, le nombre de sergents et de lieutenants va encore significativement augmenter
Les récents rapports et auditions parlementaires s’accordent tous sur deux points : le taux d’encadrement, notamment celui de l’armée de Terre, reste encore trop bas et les armées manquent de sous-officiers expérimentés et/ou qualifiés.
Ainsi, le député Thomas Gassilloud l’a encore souligné dans son dernier rapport pour avis. « 50 et 60% des sous-officiers n’ont pas le brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre, ou BSTAT », a-t-il déploré. Et d’estimer que « la reconstitution d’un socle de caporaux et de sergents expérimentés et bien formés est un objectif prioritaire […], plus particulièrement dans la période actuelle. »
D’après l’arrêté fixant les plafonds des effectifs des militaires non officiers pour 2020, publié dans le Journal Officiel du 29 décembre 2019, il est prévu d’augmenter significativement le nombre de sergents [et seconds-maîtres] étant donné qu’ils seront 2.273 de plus l’an prochain. Et il s’agit là d’une nouvelle hausse importante, après celles des année 2019 [+3.137] et 2018 [+1.260].
En 2016, on comptait 29.053 sergents, soit 7.413 de moins qu’en 2020 [si les prévisions sont respectées]. Cela fait une hausse totale de plus de 25% en l’espace de quatre ans.
Mais ce n’est l’augmentation la plus importante : dans le même temps, le nombre de lieutenants [et enseignes de vaisseau] a connu une progression encore plus forte de plus de 30%, passant de 3.819 en 2016 à 5.075 en 2020. Même chose, de façon nettement plus accentuée, pour les sous-lieutenants : ils étaient 1.067 en 2016 et ils seront 1.748 l’an prochain [soit une progression légèrement supérieure à 60%].
Dans le même temps, la population de capitaines [et lieutenants de vaisseau] a continué de décroître. De 10.540 en 2016, leur nombre passera à 9.554 en 2020. La tendance est la même pour les adjudants-chefs et les adjudants [maîtres principaux et premiers maîtres] : ils étaient respectivement 16.223 et 19.709 il y a quatre ans, ils ne seront plus que 15.662 et 17.290 l’année prochaine.
Idem pour les sergents-chefs [et maîtres], dont le nombre affiche une baisse continue. Si cette dernière a été limitée entre 2016 et 2019, elle sera nettement plus prononcée en 2020, avec 663 postes en moins [contre quelques dizaines les années passées].
Enfin, on observe la même chose pour les caporaux-chefs et caporaux [et quartiers-maître de 1ere et 2nde classe] : on en comptera respectivement 479 et 651 de moins l’an prochain par rapport à 2019. Mais cette baisse sera partiellement compensée par la hausse du nombre des autres militaires du rangs, lequel passera de 35.751 à 36.629.
Parmi les officiers, et hormis le cas des lieutenants, sous-lieutenants et capitaines, le nombre de commandants et de colonels augmente régulièrement depuis 2016. Les premiers ont gagné 543 postes en quatre ans [ils seront 5.042 en 2020]. Cependant, la progression de leur nombre, si elle a été relativement importante en 2018 et en 2019, sera limitée pour 2020 [+19 postes].
Par rapport à 2016, les armées compteront 40 colonels [et capitaines de vaisseau] de plus en 2020. Quant aux lieutenants-colonels, leur nombre est quasiment stables [ils étaient 5.058 en 2016, ils seront 5.075 en 2020].
Quant aux officiers généraux, ils perdront un poste en 2020, année au cours de laquelle on comptera 164 généraux de division et 211 généraux de brigade.
Photo : Marine nationale