La prochaine réunion de l’Otan s’annonce tendue
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Le 24 octobre, les ministres de la Défense des pays membres de l’Otan se retrouveront à Bruxelles pour une réunion qui risque d’être tendue, étant donné l’attitude de l’administration Trump dans le dossier syrien et l’offensive de la Turquie contre les milices kurdes syriennes, qui, si elles sont qualifiées de terroristes par Ankara, sont à la pointe du combat contre l’État islamique [EI ou Daesh].
En outre, le rapprochement de la Turquie avec la Russie constitue une autre pomme de discorde. Les deux pays ont trouvé un accord pour s’assurer du contrôle du nord-est de la Syrie et Ankara aurait même l’intention de se procurer des systèmes russe de défense aérienne S-400 supplémentaires, alors que l’acquisition de se type de matériel auprès de Moscou lui a déjà valu d’être exclue du programme d’avion de combat F-35.
« Nous discutons actuellement cette option, le modèle financier et les délais de livraisons », a en effet indiqué, ce 23 octobre, Alexandre Mikheïev, le patron de Rosoboronexport, la société publique russe chargée des exportations d’armements.
Qui plus est, la présence de navires turcs dans la zone économique exclusive de la République de Chypre est une autre pomme de discorde entre alliés… Pour rappel, la Turquie estime que l’exploitation des réserves de gaz naturel qui s’y trouvent doivent aussi profiter à la République turque de Chypre du Nord… Ce que conteste Nicosie, avec le soutien de l’Union européenne [dont la plupart des membres appartiennent à l’Otan, ndlr] et les États-Unis.
Par ailleurs, et après les décisions prises par le président américain, Donald Trump, sans la moindre concertation, la France s’interroge sur le « mode de fonctionnement » de l’Otan. Et, lors d’une audition au Sénat, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, est allé encore plus en loin en posant la « question du lien transatlantique ».
Au milieu de ces dissensions et doutes, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, tente tant bien que mal d’assurer l’unité entre Alliés. Et cela relève plus de la physique quantique que de la politique…
« On ne peut pas nier qu’il y a des divergences », a reconnu M. Stoltenberg, ce 23 octobre. « Les désaccords entre les alliés posent des problèmes et c’est pourquoi nous avons besoin d’une discussion franche et ouverte » lors de la réunion des ministres, a-t-il ajouté. Cela étant, on voit mal ce qui pourrait en sortir…
En attendant, M. Stoltenberg a refusé de condamner la Turquie pour son offensive contre les milices kurdes syriennes, au risque de ruiner cinq ans de combat contre Daesh. Mais, en même temps, il a aussi affirmé la nécessité d’empêcher la résurgence de l’organisation jihadiste. À force de faire le grand écart, on risque un claquage…