L’armée de Terre compte un nouveau régiment, dédié à la cyberdéfense
Au lendemain des attentats de janvier 2015, avec le lancement de l’opération Sentinelle et la décision de porter l’effectif de la Force opérationnelle terrestre [FOT] de 66 000 à 77 000 hommes, les régiments d’infanterie ont chacun été doté d’une cinquième compagnie de combat.
Seulement, sept ans plus tard, ces mêmes régiments ont dû se résoudre à dissoudre ces unités récemment créées… et donc retrouver un format à quatre compagnies.
« De nouvelles adaptations sont apparues nécessaires pour permettre à l’armée de Terre de conserver la supériorité opérationnelle dans la perspective d’engagements majeurs », avait alors expliqué le ministère des Armées, en 2022. Et de préciser : « Une partie des effectifs récemment attribués à la mêlée [sera] réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels ».
En clair, il s’agissait de faire en sorte que l’armée de Terre fût en mesure de renforcer ses capacités dans certains domaines sans augmenter ses effectifs. Cette orientation a depuis été confirmée dans son nouveau plan stratégique [« Une armée de Terre de combat »] qui, dévoilé en 2023, s’est notamment concrétisé par la création de quatre commandements « alpha », dont le Commandement de l’Appui Terrestre Numérique et Cyber [CATNC].
Ayant la responsabilité de la « manœuvre numérique et cyber », ce dernier s’appuie sur la Brigade d’Appui Numérique et Cyber [BANC], à laquelle sont notamment affiliés cinq régiments de transmissions [28e RT, 40e RT, 41e RT, 48e RT et 53e RT]. L’an passé, il était question de former, en 2025, un bataillon « cyber » en associant les 807e et 808e compagnie de transmissions [CTRS], la seconde devant alors être créée.
Finalement, ce n’est pas un bataillon mais un « régiment de cyberdéfense » qui vient de voir le jour. C’est en effet ce qu’a annoncé l’armée de Terre, le 24 janvier.
« Le régiment de cyberdéfense a vu le jour le 1er janvier 2025 à Saint-Jacques de la Lande [Ille-et-Vilaine, ndlr]. Cette création marque l’effort porté par l’armée de Terre […] dans les domaines du numérique et du cyber. Cette nouvelle unité prend appui sur la 807e CTRS et le bureau cyber de la brigade d’appui numérique et cyber », a-t-elle en effet expliqué.
Outre son état-major, ce nouveau régiment compte quatre unités spécialisées, à savoir la 1ère compagnie [ex-807e CTRS], dédiée à la lutte informatique défense [LID], la 2e compagnie [héritière de la 808e CTRS], spécialisée, entre autres, dans la lutte informatique adaptée aux systèmes d’armes [LID SCORPION], d’une compagnie de réserve chargée d’appuyer les entités du régiment et d’armer ses unités opérationnelles et d’un Centre technique cyber [CTC].
Ce dernier est constitué d’un centre opérationnel [SOC-TERRE], chargé de surveiller les systèmes numériques de l’armée de Terre, y compris en opérations extérieures, d’une cellule d’ingénierie pour la veille technologique, d’une section de cyberprotection et d’un groupe de soutien SIC.
Pour l’armée de Terre, ce régiment de cyberdéfense « concrétise la densification et la mise en cohérence des capacités de sécurité numérique de la Force opérationnelle terrestre ».
Photo : Ministère des Armées