Le Colonel Benoît Cussac veut « préparer le 3e RPIMa aux conflits futurs »
Vendredi 22 juillet, le lieutenant-colonel Benoît Cussac a pris le commandement du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) à la caserne Laperrine. Succédant au colonel Tugdual Barbarin, le nouveau chef de corps évoque son parcours, ses ambitions et ses priorités pour le « 3 ».
Vous n’êtes pas totalement inconnu du 3e RPIMa…
Je suis un enfant du « 3 ». Tous mes postes à responsabilités, je les ai effectués dans ce régiment. Quand je suis arrivé en 2004, j’étais lieutenant chef de section. Ensuite, j’ai commandé ma compagnie ici puis j’ai été chef des opérations, poste que j’ai quitté il y a trois ans.
Et aujourd’hui, je suis chef de corps. Je suis le 3e chef de corps en 30 ans à avoir tenu toutes ces fonctions dans ce régiment. J’ai été forgé par le 3e RPIMa, par les chefs que j’ai eu, par les subordonnés que j’ai commandés, par les camarades avec qui je suis parti en mission. Avant de prendre mes fonctions, j’ai passé un an à Paris à l’État-major. Juste avant, j’étais chef des opérations de la brigade parachutiste à Toulouse.
Comment abordez-vous ce nouveau rôle ?
C’est nouveau pour moi. C’est un tout nouveau rôle. C’est à la fois une grande fierté, tant professionnelle que personnelle, et une grande responsabilité. Je me dois de maintenir le 3e RPIMa au plus haut niveau opérationnel. D’incarner une ambition, assumer les risques et décider. Quand je suis arrivé ici en 2004, je n’osais même pas imaginer devenir un jour chef de corps…
Quelles seront vos priorités pour les deux années à venir ?
Je m’attacherai à consolider l’ancrage local du régiment. Je suis convaincu qu’il s’agit là d’un facteur d’efficacité opérationnel. Cela passe par les relations excellentes que nous avons avec les Carcassonnais, que ce soit avec les élus ou les responsables locaux. Le régiment est l’ambassadeur de l’armée de terre dans l’Aude. Nos familles sont présentes dans tous les villages alentour. Nous sommes l’un des plus gros employeurs à Carcassonne et participons au dynamisme de la ville. Ensuite, pendant les deux prochaines années, il faut se préparer aux coups les plus difficiles.
Nous sommes le régiment des coups durs, de la bagarre, de l’urgence. Ce n’est pas un scoop, la guerre est de retour en Europe. Notre obligation envers la nation est de nous y préparer… L’année prochaine, le « 3 » sera le premier régiment de l’armée de terre à recevoir le Serval, un nouveau véhicule blindé de combat connecté. Nous allons nous entraîner avec et poursuivre nos entraînements pour les conflits futurs.
De nouvelles opérations extérieures pourraient-elles prochainement concerner le « 3 » ?
Pour l’instant, il n’y a pas de projections prévues pour le régiment. Justement pour se préparer à recevoir le Serval et apprivoiser ce nouvel outil de combat. Pour autant, l’actualité fait que rien n’est impossible. Nous sommes prêts à partir au coup de sifflet.
Par ailleurs, en septembre, la brigade parachutiste réalisera pendant trois semaines un exercice majeur en Occitanie et dans la partie sud du Massif central. Cet exercice qui s’appelle « Manticore » sera exécuté en commun avec les hélicoptères de combat et les forces spéciales de l’armée de terre. Pour le régiment, j’y vois l’opportunité d’éprouver mes hommes, de les mettre en difficulté en termes de sommeil, d’alimentation, de sport. L’opportunité de prendre des risques tactiques et d’aller à l’essentiel.
Serez-vous un chef de corps différent de votre prédécesseur, le colonel Barbarin ?
On est nécessairement différent dans notre façon de faire, dans notre caractère. Ce qui est sûr, c’est que je m’inscris dans la continuité de son travail. Le régiment est un outil exigeant qui fonctionne à 200 à l’heure. En arrivant pour deux ans, je ne peux pas me permettre de prendre un virage à 90°… Mon ambition est de préparer le « 3 » aux conflits futurs.