Mali : deux soldats français de la force Barkhane tués par une bombe artisanale
Les pertes s’enchaînent pour l’armée française au Sahel. Deux soldats français de la force Barkhane ont été tués et un autre grièvement blessé par une bombe artisanale dans le nord du Mali, samedi 5 septembre. « Le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe » ont été tués « après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé (…) lors d’une opération dans la région de Tessalit« , a annoncé l’Elysée dans un communiqué diffusé samedi. Un troisième soldat était présent dans le véhicule, et a été blessé lors de l’explosion. L’état-major des armées françaises a précisé samedi que son état « est stable, mais son pronostic vital demeure réservé« , dans une déclaration relayée par l’AFP.
Ces décès portent à 45 le nombre de militaires français morts dans le cadre des opérations Serval (déclenchée en 2013) puis Barkhane (depuis août 2014), selon un bilan de l’état-major. Ils s’ajoutent à ceux du parachutiste Tojohasina Razafintralama, tombé en juillet dernier, ainsi que des légionnaires Kévin Clément et Dmytro Martynyouk en mai. Tandis que la France avait perdu 13 militaires dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali en novembre 2019.
Flou institutionnel
« La France est et reste engagée (…) dans ce combat sans relâche contre les groupes armés terroristes« , a déclaré la ministre des Armées Florence Parly dans un communiqué diffusé samedi, rendant hommage à des soldats « qui sont allés au bout de leur engagement« . Ces derniers mois, l’armée française et celles des pays africains du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont multiplié les offensives, revendiquant la neutralisation de plusieurs dizaines de djihadistes. Quelque 5.000 soldats français sont mobilisés dans le cadre de l’opération Barkhane.
La situation politique et sécuritaire reste confuse au Mali après le coup d’Etat du 18 août, qui a vu des militaires renverser le président Ibrahim Boubacar Keïta après sept ans au pouvoir. Après avoir promis une transition vers un pouvoir civil, la junte a ouvert ce samedi des concertations sur l’avenir du pays, qui doivent durer jusqu’au 12 septembre. « [Emmanuel Macron] appelle à la mise en place sans délai d’une transition politique civile au Mali, conformément aux attentes de son peuple, de l’ensemble des pays qui le soutiennent, et condition sine qua none d’une lutte efficace contre les terroristes« , a déclaré la présidence française dans son communiqué de samedi. « Nous allons voir si les armées maliennes sont en mesure de garder le tempo« , avait indiqué le chef d’état-major des armées françaises François Lecointre à l’AFP fin août, ajoutant souhaiter le maintien de « l’engagement de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes« .