Otan : Selon M. Pistorius, les forces allemandes devront recruter jusqu’à 60 000 soldats de plus
Selon un rapport intitulé « Préparation opérationnelle et soutien aux forces armées » et évoqué par l’hebdomadaire Der Spiegel en juin 2024, le ministère allemand de la Défense s’attendait à devoir recruter au moins 75 000 soldats de plus afin de répondre aux sollicitations de l’Otan. Une autre estimation figurant dans ce document évoquait l’éventualité de porter l’effectif total de la Bundeswehr à plus de 272 000 militaires, l’Allemagne étant appelée à devenir une « zone de transit et un centre logistique majeur » en cas de conflit.
Finalement, les exigences de l’Otan seront moindres qu’annoncé. En effet, ce 5 juin, avant de prendre part à une réunion avec ses homologues de l’Alliance, à Bruxelles, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a annoncé que la Bundeswehr aurait besoin de 50 000 à 60 000 soldats supplémentaires dans les années à venir.
« Nous supposons, mais ce n’est qu’une estimation approximative, que nous avons besoin d’environ 50 000 à 60 000 soldats de plus dans les forces armées » pour répondre aux nouvelles capacités exigées par l’Otan, a en effet déclaré M. Pistorius. « Nous assumons nos responsabilités en tant que première économie européenne », a-t-il également assuré.
Sur ces 50 000 à 60 000 militaires supplémentaires, 40 000 pourraient être affectés aux sept nouvelles brigades que la composante terrestre de la Bundeswehr devra créer pour répondre aux demandes de l’Otan.
En effet, selon une information de l’agence Reuters, l’Alliance voudrait que ses membres soient en mesure de fournir entre 120 et 130 brigades, contre 80 actuellement. D’où l’effort demandé à Berlin.
Quoi qu’il en soit, même si l’effort qu’elle aura à faire sera moindre que prévu, la Bundeswehr reste confrontée à un immense défi. En 2018, elle s’était donné l’objectif de porter son effectif de 180 000 à 203 000 militaires à l’horizon 2031. Or, six ans avant cette échéance, elle reste confrontée à des problèmes de recrutement et de fidélisation. Et son format n’a guère augmenté.
D’où le projet de M. Pistorius d’instaurer un service militaire sur la base du volontariat. Ce dernier aurait pu être adopté par le Bundestag au début de cette année… mais les circonstances politiques en ont décidé autrement.
Reste à voir si ce service militaire sera suffisamment attractif… En attendant, même s’il n’a pas été exclu par M. Pistorius, un éventuel retour de la conscription, suspendue en 2011, n’est pour le moment pas possible, les capacités d’accueil de la Bundeswehr étant désormais insuffisantes…
« En attendant d’avoir de telles capacités, nous aurons un service volontaire », a dit M. Pistorius. Et peut-être qu’il ne sera pas nécessaire d’aller plus loin si « nous sommes un employeur attractif et si nous attirons suffisamment de jeunes hommes et femmes pour l’armée qui acceptent de servir plus longtemps », a-t-il ajouté.
Photo : OTAN