PLF 2025 : le budget des armées parmi les rescapés
Les dépenses militaires ont survécu à la vague d’austérité actée dans le PLF 2025. Quand d’autres devront se serrer la ceinture pour participer au redressement des comptes publics, les armées verront leurs crédits grimper à 50,54 Md€. De quoi fournir aux armées « les moyens de se moderniser et de préparer l’avenir pour répondre à leurs missions dans un contexte international dégradé et incertain », pointe un document publié ce soir par Bercy.
De ce budget record, 10,6 Md€ viendront alimenter les grands programmes d’armement. Soit une hausse de 16% ou (1,5 Md€) par rapport à la loi de finances initiale 2024. Les ressources allouées au maintien en condition opérationnelle augmentent à nouveau sensiblement pour atteindre 5,9 Md€, contre 5,7 Md€ cette année.
« Enfin, une partie de ces crédits permettra au ministère des armées de faire face à ses nombreux engagements internationaux, dans un monde marqué par un regain de violence (guerre en Ukraine, situation au Proche et Moyen Orient…) ». Un dixième de la manne sera consacrée au fonctionnement et aux activités opérationnelles, quand 1% est fléché vers les OPEX et MISSINT. Il faudra attendre la semaine prochaine et le lancement d’un cycle d’auditions pour mieux chiffrer les efforts proposés pour chaque programme.
Le document prévoit par ailleurs de renforcer les effectifs à hauteur de 700 nouveaux postes « afin de répondre aux enjeux de transformation des armées », dont 70 au profit de la Direction des applications militaire du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA-DAM). Ici aussi, la cible inscrite dans la LPM est respectée à la lettre.
L’horizon est pour l’instant dégagé, mais d’âpres discussions parlementaires sont attendues au cours des prochaines semaines. De même, l’étendue des coupes budgétaires n’est pas totalement arrêtée, car le gouvernement compte bien proposer « au cours des débats, par amendements, des économies budgétaires supplémentaires à hauteur de 5 Md€ sur les budgets ministériels, permettant d’atteindre une cible de déficit public de -5,0 % sur laquelle il s’est engagé pour 2025, et une baisse de la dépense publique primaire en volume ».