Situation en Ukraine
par le Colonel (er) Gilles Lemaire – publié le vendredi 29 juillet 2022
La guerre en Ukraine, menée sous menace nucléaire déclarée, semble actuellement marquer le pas au regard d’un front d’engagement terrestre qui évolue peu.
Lancée il y a maintenant cinq mois, l’offensive initiale russe empruntait à la guerre-éclair et visait à subjuguer l’adversaire en neutralisant au plus vite le dispositif gouvernemental ukrainien. Ce préalable a échoué. Cet échec a conduit à limiter l’objectif de « l’opération spéciale » ainsi désignée aux provinces russophones du Donbass. Plus récemment, le 20 juillet dernier, le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov élargissait cet objectif en visant « un territoire bien plus large que la seule région du Donbass ». « La géographie est différente maintenant. Ce ne sont plus seulement les républiques populaires de Donetsk et Lougansk, ce sont aussi les régions de Kherson et Zaporijjia (plus au Sud), et une série d’autres territoires, et ce processus continue aux rives de la Mer noire et aux territoires plus à l’ouest ». A priori, la ville d’Odessa est visée, ce qui transformerait l’Ukraine en un territoire enclavé et permettrait la jonction avec la République sécessionniste de Transnistrie. La Moldavie voisine se retrouverait ainsi également sous influence…
Rien ne laisse présager que cet objectif sera atteint dans l’immédiat.
La Russie a en effet engagé un effectif insuffisant dans cette aventure par suite d’une mauvaise évaluation de son irruption en Ukraine. Ses soldats devaient être accueillis en libérateurs par la population, le pouvoir Ukrainien devait s’effondrer dès le franchissement de la frontière. Ainsi, moins de 200 000 hommes, essentiellement des appelés volontaires, complétant un corps de professionnels, ont été engagés, ce qui est peu par rapport aux ressources démographiques de la Russie. Ils s’opposent à une armée ukrainienne mobilisée sensiblement de même effectif et susceptible de renforcements rapides. De fait, ce rapport de force, d’un contre un, s’est avéré insuffisant pour emporter la décision, surtout quand l’effet de surprise n’a pas joué. L’armée ukrainienne était en effet alertée. Le corps de bataille russe rassemblé n’a pas échappé à la surveillance occidentale et plus particulièrement américaine qui a annoncé le lancement des opérations dès la veille de leur déclenchement. La saisie immédiate de la capitale du pays par une opération aéroportée a ainsi irrémédiablement échoué.
Dans ce rapport de forces, les forces ukrainiennes, disposant de l’appui renseignement de l’Otan, particulièrement bien préparées, soutenues par leur population, évitaient la submersion et pouvaient engager une bataille défensive qui a rapidement érodé l’adversaire. L’armée russe s’est en effet présentée sous la forme d’un corps blindé-mécanisé, empruntant aux modes et usant de matériels relativement anciens, conçus dans la période succédant à la deuxième guerre mondiale. Les Ukrainiens répondaient en pratiquant une forme de techno-guérilla et en mettant en œuvre des armements plus récents préalablement livrés par les nations occidentales. Ces armements, constitués de missiles antichars et sol-air portables, ainsi que de drones armés 1 , ont entravé la progression russe. Le chiffre de 1500 blindés détruits sur 3000 engagés est actuellement évoqué. L’armée russe se voit ainsi obligée de déstocker des chars d’un modèle plus anciens que ceux engagés (T62 contre T72 ou 90) pour remplacer les matériels disparus. Surtout, c’est le dispositif logistique soutenant la progression qui a le plus souffert. Carburant, munitions, soutien réparation, pièces de rechange, soutien santé, et même vivres ne parvenant plus, l’invasion devait s’arrêter, véritablement paralysée. Les pertes humaines russes sont considérables, déjà supérieures à celles de la guerre en Afghanistan, évaluées à au moins 15 000 hommes 2 en juillet. Certaines unités sont à présent à 50% de leur potentiel. Ceci pose le problème de la relève par des volontaires qu’il faut mobiliser et former et, dans cette attente, une perte d’efficacité des unités engagées.
Pour éviter l’escalade dans le conflit, les forces de l’Otan ont initialement refusé de mettre en place une zone d’interdiction aérienne au-dessus de l’Ukraine, ce qui a conféré la supériorité dans ce domaine à l’assaillant. Cependant le déploiement des missiles sol-air sus évoqués a limité cet avantage. L’activité aérienne semble limitée sur le champ des opérations et n’atteint pas le niveau que l’on aurait pu attendre au regard des capacités de l’armée de l’air russe 3 . L’emploi d’hélicoptères, armés ou pas, s’est avéré compromis dans le contexte d’interdiction air du moment 4 .
Le front est maintenant stabilisé. Équilibre des forces de chaque côté. L’armée russe « grignote », selon la formule du maréchal Joffre lors des offensives de 1915, lorsque le front était stabilisé et que les pertes grossissaient, tandis que l’industrie se pressait à l’arrière pour fournir les moyens jamais imaginés auparavant pour faire face à cette situation imprévue. Cette situation résultait de la surprise technologique avec la mise en œuvre de la mitrailleuse et d’une artillerie performante à distance. L’armée russe grignote, car elle dispose de stocks considérables d’armements terrestres conventionnels accumulés depuis la guerre froide. Elle dispose en nombre de munitions de tous types, et notamment d’artillerie dont elle use abondamment sur le front actuel, surclassant les forces ukrainiennes sur ce registre. Elle tire actuellement 20 000 obus par jours contre 6000 pour les Ukrainiens 5 . Elle dispose pour ce faire d’un nombre imposant de pièces d’artillerie de grande et très grande portée 6 . D’autres matériels encore plus modernes et plus performants ont été annoncés ou déjà présentés sur la place rouge, mais moins vus sur le terrain d’engagement. Cette artillerie est cependant dépassée : elle ne dispose pas des dispositifs lui permettant la précision de ses équivalents occidentaux. Par conséquent, pour traiter un objectif, il lui faut procéder à des réglages et user d’un nombre important d’obus, ce qui alourdit le train logistique au service de cette artillerie. Celle-ci est utilisée à profusion pour harceler, saturer et neutraliser le camp adverse et aussi terroriser les populations civiles, exercice poursuivi à l’aide de missiles hypersoniques sol-sol ou mer-sol à grande portée, initialement prévus comme vecteurs nucléaires 7 .
On doit, à propos des frappes dans la profondeur, constater une forme d’asymétrie du conflit actuel : Grâce à ses missiles, l’armée russe peut frapper les forces ukrainiennes au plus loin, jusqu’à la lointaine frontière à l’Ouest de l’Ukraine, sans que la réciproque soit possible. Elle agresse l’Ukraine depuis son territoire et peut développer son dispositif de soutien impunément par-delà sa frontière. Les armes de précision occidentales ne donnent ainsi pas prise sur l’ensemble du déploiement adverse. L’Amérique se refuse pour l’heure de transférer des armes pouvant corriger ce déséquilibre par crainte de se placer en situation d’escalade en laissant l’Ukraine frapper le territoire russe 8 . Il reste à savoir si cette prévention qui amène à prolonger le conflit en conférant une supériorité de fait à l’agresseur perdurera.
La bataille actuelle s’est donc transformée en une bataille d’artillerie. Tout cela exige un flux logistique lourd. Une autre question éminente est de savoir pour combien de temps la Russie sera capable d’y pourvoir, selon la hauteur de ses stocks et de leur coût, et notamment pour ce qui concerne ses missiles hypersoniques.
L’armée ukrainienne dispose en moins grande quantité de ces types d’armement et surtout pas du même niveau de stocks. Elle est ainsi tributaire des renforcements provenant des nations occidentales et plus particulièrement des armements de haute technologie permettant une plus grande précision des tirs dans la profondeur. La mise en œuvre de l’obusier Caesar (calibre 155 mm ; portée 40km) et surtout des LRM américains M42 HIMARS (calibre 227 mm ; portée 70 km), s’ajoutant aux drones de tous types déjà évoqués, ont permis la destruction de plusieurs dépôts logistiques, contrariant ainsi la manœuvre logistique russe en lui imposant la dispersion, et, par là-même, la ralentissant dans son action. Il faut en effet retenir qu’une division comptant entre 10 et 15000 hommes, usant d’une artillerie conventionnelle, a besoin d’un train logistique de 400 tonnes par jour, entre les munitions de tous types à acheminer, le carburant 9 , les pièces de rechanges, les pneumatiques, les moyens génie, les mines, etc. On peut donc estimer que les forces terrestres de « l’Opération spéciale » qui regroupent l’équivalent d’une dizaine de divisions 10 , nécessitent un train journalier de plusieurs centaines sinon milliers de tonnes circulant depuis des bases d’armées alimentées par chemin de fer en territoire russe et rejoignant par des norias de centaines de camions jusqu’aux dépôts divisionnaires situés en territoire ukrainien. Dépôts vulnérables sitôt repérés. Côté ukrainien, le renforcement en armements de précision devrait contribuer à une plus grande attrition de l’armée russe mais il faut encore préciser que cette artillerie moderne utilise des munitions très onéreuses qui conduisent à leur rareté dans le contexte d’absence de stocks coté occidental 11 . La même remarque peut être produite pour les missiles sol-air et antichar de dernière génération 12 . On s’interroge même sur la capacité des nations occidentales à soutenir l’Ukraine compte tenu des coûts induits par ce soutien. Ne va-t-on pas au-devant d’une lassitude de ces nations qui subissent par ailleurs le choc en retour des mesures de rétorsion économiques qu’elles ont imposées à la Russie dès le début des hostilités ? L’aide militaire la plus importante est de loin celle produite par l’Amérique, soit environ 6,1 milliards d’aide militaire fourni par Washington à Kiev depuis l’invasion du pays par la Russie 13 . Il faut remarquer que ces armements sont livrés conformément à une loi prêt-bail, ils devront donc être à terme remboursés. Cette aide constitue ainsi un soutien apporté aux industries d’armements américaines.
La production de l’ensemble des industries d’armements occidentale a cependant été prise en défaut par le déclenchement de ce conflit totalement inattendu. Les armées occidentales ont mené pendant plusieurs décennies des guerres expéditionnaires à caractère asymétrique. La dissuasion interdisait en effet l’engagement armé contre un ennemi de niveau comparable pourvu d’armes nucléaires. Ce contexte inédit a conduit à restreindre les budgets militaires et donc les capacités de production d’armements en Europe occidentale. Même les Etats-Unis, gendarmes du monde, ne peuvent répondre à la sollicitation présente exigeant une relance de la fabrique d’armements. Par conséquent, la mise à niveau des capacités nécessaires en vue de l’approvisionnement de l’armée ukrainienne demandera du temps. La situation est comparable à celle de la deuxième guerre mondiale où un délai de plusieurs années fut nécessaire pour permettre à l’Amérique de devenir l’arsenal du monde libre et devenir ainsi le véritable vainqueur de ce conflit titanesque grâce à la puissance de son économie. A contrario, on pressent que la prolongation du conflit ne peut favoriser la Russie dont l’industrie s’avère de moindre niveau et, pour un temps, privée des composants électroniques nécessaires aux matériels modernes de tous types, du fait du blocus mis en place par les nations occidentales.
Le conflit ainsi figé incite plusieurs commentateurs à le comparer dans la forme à la première guerre mondiale au travers de l’instauration d’un front peu évolutif sillonné par les tranchées. Sans se perdre sur les ruptures conséquentes concernant les armements, c’est oublier un premier critère déterminant : celui des effectifs en présence sur ce front. En mars 1918, moment de Friedensturm 14 , l’armée allemande comptait 190 divisions tandis que les alliés en comptaient 172. L’effectif de part et d’autre comptait entre 2 et 2,5 millions d’hommes. Le front Ouest s’étendait sur 700 km. Le front d’engagement en Ukraine est d’environ 1000 km pour environ 200 000 hommes de chaque côté 15 . On doit constater que la densité d’occupation n’est pas comparable. D’autre part, les consommations d’obus à cette période, se comptant en millions d’obus pour chaque grande offensive, dépassent plus que largement les chiffres évoqués ci-avant. Le front actuel est constitué de points d’appuis, généralement au sein des villes ou villages où sont retranchés les combattants, point d’appuis séparés par des plaines ouvertes peu occupées où peuvent sévir à vue lointaine canons ou missiles. Les combats ont essentiellement lieu au sein des agglomérations. Les villes en ruines constituent en effet un obstacle facile à défendre et difficile à conquérir, où l’infanterie redevient la reine des batailles. Sous cet aspect, rien ne semble changé depuis la deuxième guerre mondiale. Pour avancer, il faut conquérir les points d’appui, en consommant beaucoup de fantassins et d’obus d’artillerie. Percer ce front dans les conditions d’équilibre des forces déjà constaté nécessite un renforcement sur la zone d’effort. Il faut alors obtenir un renforcement extérieur ou dégarnir momentanément une partie du front pour rassembler les forces nécessaires à cette percée. Cette éventualité ne paraît pas permise côté Russe, sinon en ayant recours à une mobilisation générale ou partielle. Elle exige un effort de mobilisation côté ukrainien, ce qui est annoncé actuellement, mais il faut former et armer ces renforcements, ce qui est pour l’heure différé compte tenu du maigre flot d’approvisionnements Otanien. Par conséquent, ce constat amène à considérer que la stabilisation actuelle va perdurer.
Il faut également observer que le relatif équilibre constaté sur le domaine aérien pourrait évoluer avec le transfert d’appareils modernes à l’armée de l’air ukrainienne. Celle-ci ne peut, pour l’heure, mettre en œuvre que des appareils d’origine russe 16 dont elle a reçu un complément de la part de la Pologne. L’acquisition de la supériorité aérienne peut s’avérer déterminante, mais reste lié au problème de la formation des pilotes.
Quel peut être ainsi l’avenir du conflit ?
Si le conflit perdure, si l’occident, et notamment les États-Unis, redéploient leurs capacités industrielles, Poutine sera perdant. Comme le 3ème Reich a perdu la guerre essentiellement contre la puissance industrielle des États-Unis.
Dans cette situation, Poutine utilisera-t-il sa bombe ? C’est peu probable, comme le remarquent beaucoup d’observateurs, ceci à cause de la dissuasion nucléaire, malgré les menaces et mises en garde initiales proférées par le maître du Kremlin. Chacun pressent que l’emploi d’une arme de ce registre peut conduire à une escalade incontrôlée et donc à une catastrophe irrémédiable pour le monde. L’enjeu Ukrainien, présenté comme « existentiel » par les hiérarques russes, mérite-t-il le risque d’apocalypse et le retour à une Russie d’avant Ivan le Terrible ? On peut assurément considérer que même l’emploi suggéré d’un engin de faible puissance sur une zone du champ de bataille ne pourra que susciter la désapprobation générale sur la planète. En matière nucléaire sévit le principe d’incertitude face à la réaction de l’adversaire, ce qui conduit à bien cerner l’enjeu de l’engagement tandis que les convictions tendent à vaciller. La guerre dans l’espace est une riposte envisageable, soit par la destruction de satellites, soit même par le déclenchement d’une arme nucléaire provoquant une impulsion électro-magnétique sur une large zone 17 . Là encore, on peut compter sur une retenue au regard des dégâts occasionnés à l’ensemble de la planète, y compris à l’initiateur d’une telle action, dans des domaines devenus essentiels aux économies et à l’existence des populations.
Beaucoup spéculent sur un changement de direction dans l’un de deux camps. Il parait évident que cette évolution relève sur un aléatoire sur lequel il faut peu compter, même si la jeunesse de Russie semble adhérer au projet d’émancipation de l’occident contre laquelle lutte dans les faits la direction du Kremlin. C’est sans doute là son objectif premier dans le conflit en cours.
On trouvera une solution avant le passage à l’irréparable. Les Ukrainiens pourraient faire des concessions sur les oblasts sécessionnistes (statut particulier ?) et sans doute admettre que la Crimée est russe depuis Catherine II. La Russie devra admettre, au regard de la résistance de sa population et de sa volonté affirmée de ne pas rejoindre l’ensemble grand russien, que l’existence de l’Ukraine ne résulte pas d’une manœuvre sournoise d’un occident ploutocratique, et que l’empire des Tsars appartient à un passé sans doute glorieux, mais révolu.
Sic transit gloria mundi…
- Lemaire
1 TB2 Bayraktar turcs et Switchbade américains. Depuis l’invasion de la Russie, les États-Unis ont expédié plus de 800 « munitions vagabondes » aux Ukrainiens. Selon la fiche d’information la plus récente du Pentagone, les envois ont inclus “plus de” 700 Switchblade de la société américaine AeroVironment et 121 Phoenix Ghosts supplémentaires, une « munition vagabonde » secrète développée par l’US Air Force et AEVEX Aerospace. Source : « Breaking Defence »
4 L’armée ukrainienne a cependant livré le 1er avril un spectaculaire raid d’hélicoptères armés sur Belgorod, située en territoire russe, détruisant un dépôt de carburant alimentant les forces d’invasion.
5 https://www.levif.be/international/ukraine-lenjeu-crucial-des-stocks-de-munitions/
6 Comme par exemple le 2S19 (calibre 152 mm ; portée 35 km), l’obusier 2S7 (calibre 203 mm ; portée 37 km ; poids du projectile : 100kg ). Elle dispose aussi d’une profusion de lance-roquettes multiples comme le très classique BM21 (calibre 122 mm : portée 45 km) ou le BM 30 (calibre 300 mm ; portée maximum 90 km)
7 Comme le missile hypersonique « Kinjal » de 1200 km de portée, tiré le samedi 19 mars pour “détruire un entrepôt souterrain de missiles et de munitions” dans la ville de Deliatine dans l’Ouest de l’Ukraine. Ces missiles transportant une forte charge d’explosif sont particulièrement meurtriers.
8 Notamment par le transfert de munitions HIMARS d’une portée de 350 km.
[9] Un char de combat comme le T72 équipant les forces Russes consomme en moyenne 300 litres de carburant au 100 km.
10 https://lavoiedelepee.blogspot.com/
11 Alors qu’un obus classique de 155 mm coûte 6.000 euros environ, il faut compter dix fois plus pour un obus de précision Type Bonus utilisé sur le Caesar.
12 Le missile américain Javelin coûte 80 000 USD contre 15 000 € pour le Milan, d’une génération plus ancienne.
13 Et à 6,8 milliards depuis que Joe Biden, est président. C.f. https://www.bfmtv.com/international/les-etats-unis-vont-fournir-a-l-ukraine-une-nouvelle-aide-militaire-de-450-millions-de-dollars_AD-202206230750.html
14 Dernière grande offensive allemande sur le front Ouest, moment où cette armée est à son optimum, qui devait lui accorder la victoire avant l’arrivée sur de front des forces américaines.
15 Chiffre approximatif qui ne tient pas compte des pertes russes et des renforcements opérés coté ukrainien.
16 Essentiellement des MIG 29, Soukhoï Su-27 et 25 pour l’aviation de chasse.
17 Ce qui détériore une grande partie des composants électroniques sur la zone considérée : postes radio, ordinateurs, etc.