Exercice militaire inédit en Occitanie : scénario, forces engagées, théâtre d’opérations… tout savoir sur Hemex-Orion

Exercice militaire inédit en Occitanie : scénario, forces engagées, théâtre d’opérations… tout savoir sur Hemex-Orion

  • Un exercice militaire, beaucoup moins important, avait eu lieu à Frontignan en 2017.
    Un exercice militaire, beaucoup moins important, avait eu lieu à Frontignan en 2017. MAXPPP

De Sète et du littoral héraultais jusqu’au Tarn, près de 7 000 militaires s’apprêtent à mener à partir de ce dimanche 26 février un exercice militaire d’une ampleur inédite.

Débarquement imminent. Près de 7 000 militaires – puis jusqu’à 12 000 soldats dans la dernière phase de l’opération – vont participer à partir de dimanche à un exercice militaire d’une ampleur inédite qui se déroulera en grande partie en Occitanie, et notamment autour du bassin de Thau. Une opération sans précédent dans la région, dont nous vous révélions les contours en décembre, selon un scénario mis au point par le ministère des armées et inscrit dans la stratégie de défense collective de l’OTAN.

 

Quel scénario ?

À partir de dimanche, la France interviendra en soutien à l’Etat d’Arnland, déstabilisé au sud de son territoire par un autre Etat, celui de Mercure. Pour tenter de rétablir son influence sur l’Arnland, Mercure s’appuie sur la milice Tentale – qui mène des opérations de désinformation, de blocus terrestres et maritimes et de perturbation des systèmes de communication – tout en massant des troupes à la frontière, faisant craindre une invasion. Un scénario  qui rappelle évidemment les prémices du conflit entre Kiev et Moscou.

En lien avec la guerre en Ukraine ?

La guerre en Ukraine est-elle le déclencheur de l’exercice Hemex-Orion ? L’armée nous a indiqué que la manœuvre était prévue de longue date et qu’elle était évoquée depuis la publication de la Revue national stratégique de 2017. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis en exergue la nécessité de se préparer à un conflit à haute intensité, à plus grande échelle et sur différents fronts, physiques comme virtuels.

Quel calendrier ?

  • La première phase de planification opérationnelle a débuté en mai 2022 et vient de s’achever.
  • La phase deux, celle du début de l’opération sur le terrain, doit commencer ce dimanche 26 février, ou dans les jours qui suivent si les conditions météo étaient trop mauvaises. Elle correspond au déploiement de troupes françaises « afin d’éviter toute dégradation de la situation ». Un déploiement qui se fera par les airs et par la mer, notamment depuis le littoral héraultais et Audois.
  • La troisième phase sera centrée sur la mise en place de travaux coopératifs entre l’armée et la société civile, à l’arrière du front. Elle devrait durer jusqu’à la fin du mois de mars.
  • La quatrième et dernière phase durera de mi-avril jusqu’à début mai. Il s’agira d’engager une force multinationale sous la bannière de l’ONU et de l’OTAN, dans des combats à haute intensité.

Sur quelle zone géographique ?

L’Occitanie sera au cœur de l’opération Hemex-Orion. D’abord parce que le théâtre d’opérations devrait englober une bonne partie de son territoire. Selon nos informations, le débarquement amphibie doit se faire depuis le littoral héraultais, à proximité de Sète qui pourrait accueillir le poste de commandement opérationnel. Les manœuvres doivent ensuite permettre de repousser l’ennemi présent sur les hauteurs, jusque dans le Tarn. Par ailleurs, plusieurs unités installées dans la région doivent prendre part à l’exercice, notamment en Aveyron avec la 13e demi-brigade de Légion étrangère de La Cavalerie.

Quel objectif ?

Cet exercice de grande ampleur a pour but de faire collaborer tous les corps de l’armée française – ainsi que certains régiments étrangers – autour d’un entraînement commun « à haute intensité », précise le ministère de la Défense. La difficulté pour les troupes résidera dans la multiplication des théâtres d’opérations, mais aussi dans la prise en compte des « domaines émergents » : influence auprès de l’opinion publique, supériorité informationnelle, cyberattaques… Hemex-Orion sera aussi pour l’armée l’occasion « d’évaluer les capacités internes dans le cadre d’un conflit pouvant aller jusqu’à la haute intensité », précise l’institution dans un document officiel que nous nous sommes procuré.