Un contrat MISTRAL peut en cacher un autre
Plus de 300 missiles Mistral 3 pour l’armée de Terre et la Marine nationale, c’est l’une des commandes notifiées fin décembre par la Direction générale de l’armement au missilier européen MBDA. C’est aussi la concrétisation d’une intention émise six mois plus tôt par cinq armées européennes.
Combinés au 1300 missiles Akeron MP acquis un mois plus tôt, ces MISTRAL représentent un investissement de plus de 300 M€ pour les armées françaises. De quoi mobiliser une chaîne de production construite autour de Safran, Roxel, Junghans T2M, ASB Aerospatiale Batteries, Matra électronique ou encore Nexter Munitions (KNDS), et dont le maintien a longtemps reposé sur l’export.
Significative de l’enjeu de remontée en puissance des stocks français, cette commande semble en réalité être le premier marché subséquent d’un accord-cadre majeur conclu le 20 novembre avec MBDA France. Un marché valorisé à 1 Md€ pour l’approvisionnement de systèmes d’armes MISTRAL et qui s’inscrit en droite ligne de la lettre d’intention signée le 19 juin 2023 par cinq pays : la France, la Belgique, Chypre, la Hongrie et l’Estonie. Un projet d’acquisition groupée dont le volume pourrait dépasser 1000 missiles, annonçait alors le ministère des Armées.
D’autres commandes sont donc attendues via cet accord-cadre, l’un des premiers à bénéficier du dispositif européen EDIRPA. Crédité de 300 M€ jusque fin 2025, cet instrument garantit une participation financière de l’Europe aux projets d’acquisition de matériels européens conduits par un minimum de trois pays, baisse du prix de revient à la clef.
Reconstituer le stock de missiles MISTRAL, c’était l’un des deux objectifs de l’incrément 0 du programme « défense surface-air basse couche » (DSABC) lancé l’an dernier par les armées françaises. Si un nouveau lot de livraison est attendu cette année, la cible est désormais confidentielle. La suite ne sera connue qu’après le lancement en réalisation de l’incrément 1, a priori courant 2024.
Côté industriel, l’effort se poursuit pour parvenir à répondre à l’urgence et à la hausse des besoins, soutenu par la visibilité apportée par l’accord-cadre précité. La cadence de production devrait doubler dès cette année, passant de 20 à 40 missiles par mois, tandis que le délai sera terme réduit de moitié, de 30 à 15 mois.
Crédits image : armée de Terre