La vérification des capacités militaires du sous-marin nucléaire d’attaque « Duguay-Trouin » est en cours
En effet, après une brève escale à la base navale de Rota [Espagne], il a rejoint son port d’attache, à Toulon, pour une première « interruption pour entretien », l’objectif étant d’en faire un bâtiment pleinement opérationnel après des essais en mer menés tambour battant durant le premier semestre 2023.
Pour autant, l’admission au service actif du « Duguay-Trouin » devra encore attendre un peu, celle-ci ne devant être prononcée qu’à l’issue de son déploiement de longue durée [DLD], lequel vise, durant plusieurs mois, à vérifier l’ensemble de ses capacités militaires et à l’éprouver dans des conditions différentes [eaux chaudes, eaux froides, etc.].
Bien que rechignant à communiquer sur les mouvements de ses sous-marins nucléaires [et même sur ceux de ses navires engagés en opération], la Marine nationale a tout de même annoncé que le Duguay-Trouin se trouvait actuellement à Fort-de-France [Martinique], justement dans le cadre de son DLD. Il doit y rester jusqu’au 9 mars.
« Il est le deuxième SNA de type Suffren : le Duguay-Trouin est arrivé aujourd’hui [3 mars] à Fort-de-France, première étape de son déploiement pour vérification de ses capacités militaires », a en effet annoncé la Marine nationale, via X [anciennement Twitter].
La présence de ce sous-marin à Fort-de-France exige des mesures strictes de sécurité. La chaîne de télévision locale, ViàATV, précise en effet que « le mouillage de navires, la pêche, la baignade, la plongée sous-marine sont interdits dans un périmètre de 300 mètres autour » du SNA et que la « circulation des camions de transport de gaz sont interdits à proximité » du bâtiment.
L’escale d’un SNA en Martinique est rare : la dernière avait été effectuée par la Perle, en mars 2011.
Si ce DLD se passe mieux que celui du Suffren [une fuite au niveau d’une turbine avait été découverte], alors le Duguay-Trouin ne devrait pas tarder à être admis au service actif. La Marine nationale disposera de deux premières « bêtes de guerre », pour reprendre l’expression utilisée par l’amiral Nicolas Vaujour, son chef d’état-major [CEMM], lors d’une audition parlementaire.
« Le Suffren est une ‘bête de guerre’, dont nous sommes très satisfaits. Le retour d’expérience des Rubis [la classe précédente, ndlr] a permis de réaliser un très bon bateau pour diverses raisons. Il est particulièrement adapté à la lutte contre les sous-marins et il embarque un certain nombre de technologies. Il est notamment équipé d’une barre en X, qui le rend plus manœuvrable. Le MdCN [missile de croisière navale] ajoute une capacité militaire redoutable : il permet au sous-marin de s’approcher d’une côte sans être vu et de porter la frappe souhaitée », s’était enthousiasmé l’amiral Vaujour.
Le Suffren « embarque également un petit sous-marin [le PSM3G, ndlr] permettant de larguer des commandos en mission sans qu’ils ne puissent être détectés. Il s’agit là d’une rupture conceptuelle par rapport à la classe Rubis », avait ajouté le CEMM. Et de conclure : « Peu de nations sont capables de fabriquer un tel objet technologique, objectivement ».