Pour prévenir la “guerre spatiale”, le Royaume-Uni prévoit de déployer un réseau de radars capable de surveiller l’activité dans l’espace

Pour prévenir la “guerre spatiale”, le Royaume-Uni prévoit de déployer un réseau de radars capable de surveiller l’activité dans l’espace

Par Antoine Ducarre – Science et vie – Publié le 8 août 2024

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La guerre de demain se passera vraisemblablement dans l’espace. Ou du moins elle pourrait en être originaire. C’est en tout cas ce que croit le Royaume-Uni qui a récemment décidé de faire construire, au Pays de Galles, un champ de 27 antennes radar dirigées vers l’espace lointain. Avec pour but de repérer les potentielles menaces qui pourraient s’abattre sur le pays ou sur des installations spatiales anglaises. 

Des antennes capables de traquer de tous petits objets dans l’espace

La guerre est l’occasion pour les pays de démontrer leur savoir faire quant à la mise en place de certaines technologies militaires. Ainsi, il n’est plus forcément question d’afficher des équipements gigantesques, criants et donc repérables à des kilomètres. Non, la tendance serait en revanche à la miniaturisation, comme on peut le voir avec les drones par exemple. 

Eh bien face à des petits objets pouvant provenir de l’espace lointain, le Deep Space Advanced Radar Capability (Darc), le réseau de 27 antennes, serait en mesure de repérer et de traquer des objets de la taille d’un ballon de football. 

Et ce, à des distances très éloignées. En effet, le quotidien britannique The Guardian fait état de la possibilité de surveiller de tels petits objets, mais aussi des biens plus gros depuis l’orbite géostationnaire de la Terre soit à 36 000 kilomètres. 

Ce réseau d’antennes prend place dans le cadre du partenariat international AUKUS entre l’Australie (A), le Royaume-Uni (UK) et les États-Unis (US) qui était décrit en décembre 2023 comme un moyen de protection contre la “guerre spatiale” d’après John Healey, secrétaire de la Défense (Ministre de la Défense en France)

Nous avons besoin de plus d’yeux rivés sur le ciel

Bien que le projet d’installation de 27 antennes radar dans le Pembrokeshire au Sud-Ouest du Pays de Galles fasse des mécontents parmi la population locale, il est soutenu par le gouvernement et par des universitaires. 

Pour défendre son projet, John Healey parle du rôle important que tient l’espace dans le quotidien des anglais, mais aussi de l’importance de l’intégrer dans un programme de défense spatiale. 

L’espace est utilisé partout, de nos téléphones portables aux services bancaires. Il est aussi utilisé par la défense britannique pour effectuer des tâches vitales telles que le soutien des opérations militaires, la navigation des forces et la collecte de renseignements.” peut-on lire dans The Guardian

De son côté, le docteur Mark Hilborne du King’s College London et appartenant au Department of Defence Studies (Département des études de défense), prône le fait qu’une menace spatiale pèse sur le monde et qu’il faut que le Royaume-Uni soit prêt à y répondre. 

L’augmentation de l’activité militaire et de la belligérance dans l’espace suscite des inquiétudes. Nous avons besoin de plus d’yeux rivés vers le ciel.” rapporte The Guardian

60 000 satellites en orbite en 2030

L’une des raisons qui pousse également le Royaume-Uni à se doter rapidement d’un système de repérage dans l’espace lointain, c’est le nombre croissant de satellites en orbite terrestre. 

En effet, en se basant sur un rapport du gouvernement publié le 16 mai 2024, on apprend que le nombre de satellites actifs dans l’espace va vivre une explosion. Si en 2020, il y avait 3256 satellites en orbite, en avril 2024, on en comptait plus de 9000. D’après les estimations, à l’horizon 2030, le nombre de satellites actifs pour être multiplié par plus de 6 et atteindre les 60 000. 

Et savez-vous à qui appartiennent plus de 6000 satellites sur tous ceux présents actuellement en orbite ? Elon Musk, enfin à son entreprise Starlink plus précisément, d’après Ouest France. Le milliardaire tient à honorer sa promesse de délivrer un internet mondial haut débit partout dans le monde. Cela demande donc beaucoup d’appareils en orbite terrestre. 

Source : The Guardian

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