Innovation. A Lorient, les bateaux volants de SEAir intéressent la Marine

Innovation. A Lorient, les bateaux volants de SEAir intéressent la Marine

Lors d’un essai d’un pneumatique Sillinger équipés de foils conçus par SEAir. | YVAN ZEDDA

SEAir, petite entreprise de Lorient qui fait voler les semi-rigides, a fait forte impression au récent salon des Forces spéciales.

« Ça avance bien, il y a un truc qui se passe. » Richard Forest, président de SEAir, start-up de seize personnes basée à Lorient, a le sourire. « Pendant que je vous parle, on a un bateau militaire en test. »

Richard Forest était au Sofins la semaine passée. Le séminaire de l’industrie et des forces spéciales, qui se tenait en Gironde. La technologie mise au point par son entreprise – des foils adaptés sur des semi-rigides – a fait forte impression (*).

« On sent un gros intérêt de la part de l’armée, confirme Richard Forest, qui a cofondé SEAir il y a 3 ans. Florence Parly, la ministre des Armées, est venue sur notre stand. Je suis en contact avec l’Agence de l’innovation de la Défense. Je retourne mardi à Paris… »

Il y a deux ans, alors que l’équipe de SEAir teste un bateau dans la rade, elle tombe sur les commandos marine en entraînement à bord de leurs embarcations ultra-rapides.

« Ils étaient intrigués, raconte le chef d’entreprise. De fil en aiguille, on s’est présenté au concours du Cercle de l’Arbalète, qui accueille les innovations mondiales pour les forces spéciales. Et on a gagné. »

« Moins de traumato »

L’an passé, en équipant un Sillinger d’un système de vol, SEAir a montré qu’un bateau militaire pouvait « aller deux fois plus vite dans une mer formée ».

On comprend l’intérêt de la Marine nationale pour une telle innovation. D’autant qu’outre le gain de vitesse, elle permet de « diminuer la traumatologie des hommes, grâce à la grande stabilité procurée par le vol d’un bateau 20 cm au-dessus de l’eau » .

Autres avantages de cette « fonction vol »  : « un sillage et un bruit de moteur réduits, ainsi qu’une économie de carburant de l’ordre de 30 % » . Il n’y a plus qu’à signer, alors ?

C’est un peu plus compliqué que cela. Et il y a encore des choses à revoir, confesse Rocherd Forest. « Le plus important est que l’on fasse découvrir à la Marine que la technologie existe. »

Le chef d’entreprise croit néanmoins fermement à l’application militaire de ce dispositif innovant. Plutôt que de modifier un modèle existant, l’idée serait « de comparer une embarcation adaptée à un sister-ship, d’écrire un cahier des charges et de concevoir un bateau « forces spéciales »» .

Comme ce que vient de réaliser SEAir avec Bénéteau : le premier bateau totalement conçu autour du système de vol.

(*). Le foil est une sorte de lame, placée sous la coque du bateau, qui permet de le soulever au-dessus de l’eau au fur et à mesure que la vitesse augmente.