La capacité de l’A400M à larguer des parachutistes par ses portes latérales a (enfin) été certifiée
En octobre dernier, Airbus avait annoncé que son avion de transport militaire A400M Atlas était désormais en mesure de larguer simultanément des parachutistes via ses deux portes latérales, chose qu’il ne pouvait alors pas faire.
L’A400M « a réalisé les essais en vol de certification pour le déploiement simultané par les deux portes latérales de 80 parachutistes [40+40] avec leur équipement complet, en un seul passage. Les essais ont été menés en étroite coordination avec la Direction générale de l’armement et les forces armées françaises et belges […], sur la zone de saut de Ger Azet, dans le sud de la France », avait alors expliqué l’industriel.
Restait encore à valider ces essais et à obtenir la certification de cette capacité. Plus de six mois plus tard, c’est désormais chose faite.
« Le 14 mai 2020, le comité d’experts CQC [certification and qualification committee] représentant les sept pays partenaires2 du programme A400M a annoncé la certification3 de la capacité de largage de parachutistes en simultané par les deux portes de l’avion de transport militaire Atlas », vient d’annoncer la Direction générale de l’armement [DGA], qui a joué un rôle déterminant dans cette affaire.
En effet, le centre DGA Ingénierie des projets a été chargé de la définitions du processus de certification de cette capacité, du suivi de son développement et de son instruction sur la base de données d’essais et de simulation. Les centre DGA « Techniques aéronautiques » et DGA « Essais en vol » ont également été sollicités pour fournir « l’expertise de leurs parachutistes d’essais pour la réalisation des sauts de développement et de certification » ainsi que pour la « conduite des campagnes d’aérolargage d’essais et de certification en lien avec Airbus, l’armée de Terre française et l’armée de Terre belge », précise la DGA.
Concrètement, à partir de 2021, l’A400M sera en mesure de larguer simultanément, en une seule passe, jusqu’à 116 parachutistes [soit 58 par chacun de ses deux portes latérales]. Ce qui est une « amélioration significative de la capacité opérationnelle déclarée récemment par l’armée de l’Air de 30 parachutistes par une porte latérale », souligne la DGA.
Pour rappel, l’armée de l’Air n’a que très récemment validé la capacité de l’A400M à larguer des parachutistes par l’une des deux portes latérales, lors d’un exercice organisé le 12 mai dernier, à l’École des troupes aéroportées [ETAP] de Pau.
Par ailleurs, la DGA est également revenue sur la capacité de suivi de terrain à très basse altitude dans les conditions de vol à vue [VFR] de l’A400M, récemment évoquée par Airbus.
Cette capacité a également été certifiée par le comité d’experts « CQC », qui, actuellement présidé par un ingénieur de la DGA, est chargé de vérifier la tenue des exigences de sécurité militaire et les performances de l’A400M présentées par Airbus.
Là encore, la DGA a joué un rôle important dans cette campagne de certification relative à cette capacité [qui n’avait initialement pas été demandée par la France, ndlr], puisqu’un Alphajet de son centre « Essais en vol » ainsi qu’une base de données [terrain et obstacles] ont été sollicités.
« Le centre a également participé aux travaux de certification, aux groupes de travail visant à fixer les caractéristiques de sécurité, d’enveloppe opérationnelle et de performance de la capacité ainsi qu’aux vols de certifications réalisés en 2018 et 2019 », indique le DGA.
Cette capacité de suivi de terrain à très basse altitude « prend en compte la variabilité des performances en fonction des conditions du jour, ainsi que la possibilité d’apparition de pannes telles que les avaries de moteurs ou la perte de positionnement [latéral et/ou vertical] et elle « peut être utilisée soit en mode automatique intégral, soit en suivant les indications du directeur de vol », explique le DGA. Enfin, ajoute-t-elle, « la trajectoire horizontale ‘LLF’ peut être modifiée quasiment à tout moment, apportant une souplesse d’emploi particulièrement appréciable dans un contexte tactique complexe ».
Ces deux capacités seront bientôt disponibles pour les A400M de l’armée de l’Air. L’un des ses appareils sera « rétrofité » d’ici la fin de l’année 2020 et le premier avion neuf dans cette nouvelle configuration sera livré en 2021. « La qualification du standard final de l’A400M est attendue pour l’année 2022 et apportera notamment la capacité de ravitaillement en vol des hélicoptères, ainsi que des améliorations des capacités actuelles d’aérolargage et d’autoprotection », conclut la DGA.