Ukraine : en cas de guerre, la France dispose-t-elle de stocks de munitions suffisants ?
Ce mardi 15 mars, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense au Sénat a révélé que les réserves de munitions étaient si basses que l’armée française ne pourrait faire face à un conflit de longue durée.
L’inquiétude grandit. Avant le déclenchement des opérations militaires russes en Ukraine, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour prononçait déjà un discours alarmiste… Il fustigeait l’état de l’armée française qui ne disposerait selon lui que de trois jours de stocks de munition en cas de conflit. « Face à un État puissant, nous serions à court de munitions en trois jours. Aucune guerre ne dure trois jours, ce qui signifie qu’à ce jour nous sommes purement et simplement en situation de perdre la prochaine guerre », déclarait-il face au Mont-Saint-Michel.
Déjà en février, dans un rapport sur la guerre de haute intensité, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès ont souligné les fragilités et le sous-financement du modèle français, notamment en matière de stocks de munitions.
Et le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Armées du Sénat, Le sénateur LR du Val-de-Marne Christian Cambon a tenu des propos allant dans ce sens au micro de RFI.
Une autonomie de quatre jours seulement ?
Il a en effet estimé ce mardi que les réserves de munitions de l’armée française étaient à ce point basses, que, selon certaines de ses sources, elles pourraient assurer une autonomie de »quatre jours » au maximum.
« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points« , a déclaré ce matin sur RFI Christian Cambon, avant d’ajouter que « le point le plus flagrant ce sont les munitions ».
Nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée
Il a justifié cette insuffisance par le fait que la France mène déjà un combat sur la bande sahélo-saharienne avec l’opération Barkhane.
Christian Cambon a toutefois appelé à obtenir des stocks plus conséquents au cas où une guerre contre la Russie serait déclarée. Il s’est notamment souvenu sur RFI de « la situation de la France en 1939« , à la veille de la Seconde Guerre mondiale : « Nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes. » Des « faiblesses » qui risquent de « coûter cher » à la France. Et Christian Cambon de conclure : « Il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience ».
Les données sur les stocks de munitions sont « confidentielles », pour des raisons stratégiques évidentes, explique le colonel Ianni, porte-parole de l’état-major, à nos confrères du Figaro.