À Cherbourg, le quatrième sous-marin nucléaire d’attaque de type Suffren a rejoint le dispositif de mise à l’eau

À Cherbourg, le quatrième sous-marin nucléaire d’attaque de type Suffren a rejoint le dispositif de mise à l’eau


À Cherbourg, moins de deux ans après le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Tourville, actuellement en arrêt technique après son déploiement de longue durée [DLD], prélude à son admission au service actif, le SNA De Grasse, quatrième de la série « Barracuda », vient de quitter son chantier de construction pour être transféré vers le dispositif de mise à l’eau [DME]. C’est en effet ce qu’ont annoncé Naval Group et le ministère des Armées, le 27 mai.

« Cette opération de transfert sur le dispositif de mise à l’eau constitue une étape majeure du programme Barracuda, piloté par la Direction générale de l’armement [DGA], dont l’objectif est de renouveler les six SNA de classe Rubis de la Marine nationale par six SNA de classe Suffren », a rappelé le ministère des Armées, via un communiqué.

« Je salue l’investissement et les compétences mis en œuvre par nos équipes, celles de TechnicAtome, de la DGA, du CEA, de la Marine nationale, ainsi que de tous nos partenaires. Le franchissement de cette nouvelle étape est une démonstration du savoir-faire de la filière industrielle navale française qui œuvre avec fierté au service de nos forces armées », a commenté Pierre Éric Pommellet, le PDG de Naval Group.

Une cérémonie a été organisée à cette occasion, en présence de représentants de la DGA, du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives [CEA], de Naval Group, de TechnicAtome et de la Marine nationale.

À noter que l’équipage « bleu » du SNA De Grasse a déjà été constitué. Commandé par le capitaine de frégate Owen, il sera chargé d’assurer la première phase des essais en mer du sous-marin, jusqu’à sa livraison à la Marine nationale.

La mise en l’eau de ce quatrième SNA de type Barracuda [ou classe Suffren] est prévue en 2026. Cette phase sera suivie par la première divergence de sa chaufferie nucléaire K-15, cette opération consistant à déclencher une réaction en chaîne de fission de l’uranium dans le cœur du réacteur. Puis, il effectuera ses premiers essais en mer, avant d’être livré à la Marine nationale. Son admission au service actif devrait être prononcée en 2027.

D’ici-là, un cinquième SNA de la classe Rubis, à savoir l’Améthyste, aura entamé son processus de désarmement. Le dernier de cette série, la Perle, suivra la même voie après que les cinquième et sixième SNA de type Barracuda – le Rubis et le Casabianca – auront été remis à la Marine nationale.

Pour rappel, affichant un déplacement de 5 300 tonnes en plongée pour une longueur de 99 mètres et un diamètre de 8,8 mètres, un SNA de type Barracuda est équipé de capteurs dix à quinze fois plus performants que ceux de ses prédécesseurs de la classe Rubis. Encore plus discret que ces derniers, il est armé de missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, de torpilles lourdes filoguidées F-21, de mines et de missiles de croisière navals [MdCN]. Enfin, il peut être doté d’un hangar de pont [« Dry Deck Shelter »], abritant un sous-marin de troisième génération [PSM3G] utilisé par les commandos marine.

Le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, ne tarit pas d’éloges à l’égard de ce nouveau type de sous-marin.

« Le Suffren est une ‘bête de guerre’, dont nous sommes très satisfaits. […] Il est particulièrement adapté à la lutte contre les sous-marins et il embarque un certain nombre de technologies [intelligence artificielle, mât optronique, etc.]. Il est notamment équipé d’une barre en X, qui le rend plus manœuvrable. Le MdCN ajoute une capacité militaire redoutable : il permet au sous-marin de s’approcher d’une côte sans être vu et de porter la frappe souhaitée », avait-il ainsi détaillé, lors d’une audition parlementaire.

Photo : Naval Group