Cette si chère coopération européenne en matière d’armement

Cette si chère coopération européenne en matière d’armement

Par Philippe Chapleau – Lignes de Défense – 18/04/2018

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/

La coopération entre États pour la réalisation de grands programmes d’armement est la seule voie possible pour acquérir des matériels que les évolutions technologiques et les besoins des armées rendent trop coûteux pour un État seul“, rappelle la Cour des comptes dans un rapport diffusé mardi où elle met toutefois en garde contre la tentation d’un recours systématique et irraisonné à la coopération en matière de développement et de fabrication des équipements militaires.

Ce rapport de la Cour des comptes est intitulé: “La coopération européenne en matière d’armement. Un renforcement nécessaire soumis à des conditions exigeantes. Il est disponible ici.

S’il ne fallait retenir qu’un paragraphe de ce rapport (à défaut de le lire dans son intégralité. La lecture totale mérite le temps qu’on y passe), le voici:
“La plupart des grands programmes en cours ont rencontré des succès technologiques, parfois remarquables, mais aucun n’a atteint la totalité des caractéristiques militaires espérées et n’a respecté son calendrier. Les programmes réalisés en coopération sont en outre affectés de travers propres, à savoir une durée plus longue que les programmes nationaux, des montages industriels complexes et la multiplication des versions d’équipements produits, en raison d’une harmonisation insuffisante des besoins militaires entre les États participants. Le partage des coûts de développement est le principal avantage des coopérations, mais il est compensé, dans l’état des pratiques observées, par des retards. En outre, le bilan industriel des coopérations européennes est contrasté. Certes, les grands programmes européens ont permis d’alimenter les bureaux d’études et les capacités de production d’entreprises européennes, mais ils n’ont pas encouragé l’intégration industrielle, inégale selon les secteurs d’activité. L’intégration, en effet, ne constitue pas un résultat automatique de la coopération. Les industries européennes de défense demeurent sous la double menace de la concurrence américaine et de celle des pays émergents.”