Contrat rempli pour le volet français d’EUMAM Ukraine

Contrat rempli pour le volet français d’EUMAM Ukraine

par – Forces opérations Blog- publié le


Les armées françaises ont atteint, « voire dépassé », l’objectif de 7000 militaires ukrainiens formés avant la fin de l’année 2023 dans le cadre de la mission européenne EUMAM Ukraine, déclarait hier l’état-major des armées (EMA).

Ce jalon, la France l’avait en réalité dépassé dès le début du mois de décembre, annonçait alors l’EMA sans tambour ni trompette. In fine, près de 8000 militaires ukrainiens auront été formés par leurs homologues français l’an dernier, soit un cinquième d’une cible européenne rehaussée à 40 000 durant l’été. Plein succès, donc, pour un effort moins médiatisé que les dons et livraisons de matériels et pour lequel Paris a d’ores et déjà consacré plus de 300 M€, indique un récent rapport d’information parlementaire.

Entre la France et la Pologne, plusieurs centaines de combattants ukrainiens sont formés tous les mois. Certains le sont dans les bases et écoles françaises autour de trois thématiques : le combat interarmes de niveau compagnie (SGTIA) ; l’utilisation tactique, technique et logistique des matériels fournis par l’industrie française ; et des besoins spécifiques signalés par l’armée ukrainienne, tels que le déminage et la médecine de combat. 

S’y ajoutent les quelque 600 Ukrainiens formés toutes les cinq semaines par les 120 instructeurs de la mission Gerfaut au sein de la base polonaise de Wedrzyn. Ils y dispensent des cours tant individuels que collectifs dont l’enjeu reste de permettre aux Ukrainiens d’agir sur le terrain en tant que bataillon constitué. Autant de rotations « accélérées » pour gagner du temps mais facilités par la présence systématique d’interprètes recrutés sur des contrats courts via la société DCI, pointe le rapport parlementaire. 

« Les armées françaises proposent des formations de très haut niveau adaptées aux besoins et aux demandes des forces armées ukrainiennes », rappelait hier matin le porte-parole de l’EMA, le colonel Pierre Gaudillière. Ainsi, l’instruction prodiguée sort parfois du seul cadre des actions de combat. Le Service du commissariat des armées (SCA), par exemple, a conçu une formation visant à intégrer le droit international humanitaire dans la planification et la conduite des opérations militaires sur demande spécifique de l’allié ukrainien. 

Qu’importe le domaine, l’appui français s’installe dans le temps long. « 2024 sera l’année de l’endurance dans notre soutien à l’Ukraine : nous devons faire mentir les belligérants qui – faute de pouvoir remporter la victoire sur le champ de bataille – parient sur l’essoufflement des démocraties partageant nos valeurs dans leur soutien à l’Ukraine », affirmait le ministre des Armées Sébastien Lecornu ce lundi lors de ses traditionnels voeux. 

Le volet formation aura ainsi vocation à se poursuivre et à s’étendre dès cette année aux domaines naval et aérien. Conformément aux annonces présidentielles de mai 2023, les premiers pilotes ukrainiens arriveront en France pour recevoir une formation initiale avant de poursuivre leur cursus sur avion de chasse dans d’autres pays partenaires. 

Crédits image : EMA